Quand le mal logement nuit gravement à la santé

La baisse des températures, le manque d’isolation et l’humidité dans la maison peuvent impacter la santé des habitants. Pour certains, il n'est pas possible de déménager, il faut donc se battre contre son logement et trouver des solutions.

Anaïs Plateau
Rédigé le , mis à jour le
Précarité énergétique : la santé sacrifiée  —  Le Mag de la Santé - France 5


Quand le mal logement impacte la santé. C'est le cas de Nandy Sangaré. "Le placo est complètement creux. On sent bien un courant d’air qui passe et qui en ressort d’ailleurs. Le joint est très noirci, très humide. Le radiateur chauffe en lui-même sauf que l’isolation étant clairement mal faite, on chauffe dans le vide", explique Nandy Sangaré. 

Nandy vit depuis six ans dans cette maison avec son conjoint et ses enfants. Au fur et à mesure des années, des vices sont apparus. Il est impossible de réchauffer la maison et l’hiver est devenu un enfer pour eux. 
Nandy souffre de bronchites asthmatiformes

Asthme et eczéma

"Ça commence par un gros rhume bien contraignant. Ça descend tout de suite dans les bronches. Là, j’ai tous les symptômes d’une asthmatique en fait. C’est ventoline et cortisone pendant trois semaines et après ça revient au bout de deux trois-semaines, je roule comme ça jusqu’en avril", se désole Nandy. 

La seule solution : augmenter la température des radiateurs d'appoint, mais les factures explosent."Ça me fait tellement mal au cœur pour eux. Il y a quand même des enfants, dont un nourrisson. Les voir vivre comme ça dans l’humidité, le froid. Forcément, ça atteint la santé", commente Yasmina Moumeni, mère de Nandy. 

Pour des raisons professionnelles, il est impossible pour les parents de quitter ce logement pour le moment. Bien que deux des enfants souffrent de plaques d’eczéma, leur propriétaire ne compte pas faire de travaux. Nandy a alors lancé des procédures.

Une vie dans l'humidité et les moisissures

Aujourd’hui, une conseillère médicale en environnement intérieure vient examiner la maison, elle termine par le clou du spectacle. La salle de bain est la pièce critique, l’humidité a complètement rongé le plâtre qui est en train de s’effriter. "

"En plus des moisissures qu’il y a sur le plafond, il se dégage une odeur humide, une odeur assez oppressante qui n’est vraiment pas supportable longtemps. On est saturé en eau", commente Nandy.  

La conseillère décèle une infiltration d’eau. Une des explications à l’humidité extrême de cette pièce et au patchwork de moisissures sur le plafond. Malgré les nettoyages répétitifs, elles réapparaissent et gagnent du terrain. 

"C’est assez volatile donc ça peut circuler et aller dans les chambres. Ça va se déposer sur les produits, sur les serviettes qu’on utilise qu’on va transporter. On va avoir des spores qui sont irritants, qui sont toxiques tout le temps dans le système respiratoire. On peut vraiment y avoir des pathologies spécifiques, des maladies dues à des moisissures", explique Gwenaëlle Petit, conseillère médicale en environnement intérieur CREAQ.  

La santé des enfants en danger

Un laboratoire identifiera les différentes souches de moisissures. C’est un vrai danger pour les enfants car leur système respiratoire n’est pas encore complètement développé. 

"Par rapport à nos enfants, on a ce sentiment de colère, de dégoût de les amener dans une pièce comme ça et d’inquiétude pour leur santé", se désole Nandy. 

Elle recevra le rapport de la conseillère dans deux mois environ. Il lui permettra de faire un point avec son médecin traitant mais aussi d’entamer une médiation avec le propriétaire pour de petits travaux ou d’entamer un dossier de relogement.