Comment lutter contre la phobie scolaire ?

Les vacances scolaires continuent et pour certains enfants, plus que pour les autres, c’est un moment de répit. Quand l'école est source de violentes angoisses, on parle de phobie scolaire. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Alexander est en classe de seconde. Il souffre de phobie scolaire depuis plusieurs années. Pendant longtemps, il a été incapable de se rendre en cours, en proie à des crises de panique. “J’étais par terre en pleurs, je tremblais, comme une crise de tétanie. Il m’est arrivé de fuguer aussi, de quitter les cours parce que je ne pouvais plus rester, ce n’était plus possible”, raconte l’adolescent. 

Difficile pour sa mère, Anne, de comprendre que l’école est responsable de son état. “Nous sommes dans un monde où les enfants doivent aller à l’école. Il faut les obliger, ils vont aimer, ils vont vouloir y aller. C'est compliqué de voir son enfant vous dire “je veux apprendre”, mais je ne peux pas le faire dans cet établissement”, explique-t-elle. 

Des établissements adaptés

Alexander a d’abord été suivi par un psychiatre et un psychologue. L’adolescent a repris le chemin du lycée, mais dans un établissement adapté. Les élèves sont inscrits à un programme d’enseignement à distance, et encadrés pour réaliser leurs exercices. Ils ne sont pas plus de 10 par classe, et chacun avance à son propre rythme. 

Alexander y a trouvé de l’écoute, de l’empathie. Un dialogue, nécessaire pour que l’enfant puisse s’en sortir. ”Il faut un suivi avec le jeune, la famille, l’école. Un ensemble de partenaires doivent se mettre d’accord pour permettre à l’enfant de se rescolariser, en pratique ça passe par comprendre d’où vient l’anxiété de l’enfant et ensuite l’aider à la dépasser”, précise Dr Laelia Benoît, pédopsychiatre à la Maison de Solenn (AP-HP) 

Restaurer la confiance

Et pour vaincre l’anxiété, il est parfois nécessaire de couper les ponts avec l’école, au moins un temps. “Travailler, pendant quelques mois, par exemple, occuper un emploi, vendeur peu importe, faire quelque chose, finalement ça restaure leur confiance en eux et ils se sentent prêts à retourner en classe quelques mois plus tard. Ils savent qu’ils sont capables de réussir”.  

En France, 1 à 5% des adolescents seraient concernés par la phobie scolaire.