Grève des éboueurs : accidents, rats... Quels sont les risques pour la santé ?

Les poubelles continuent de s'entasser à travers la France. En cause : la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, qui paralyse la collecte des ordures de plusieurs grandes villes. Ces tonnes de déchets laissés à l'air libre ne sont pas sans risque pour la santé. On fait le point.

Mathieu Pourvendier avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Grèves des éboueurs : quels risques sanitaires ?
Grève des éboueurs : quels risques sanitaires ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

À Paris, au Havre ou encore à Nantes, on croule sous les déchets. Ce sont notamment près de 7 000 tonnes de détritus qui jonchent le sol de la capitale depuis le début de la grève des éboueurs, entamée le 5 mars, en réaction à la réforme des retraites. À Paris comme dans plusieurs grandes villes françaises, l'accumulation de déchets se fait au grand désarroi des riverains... mais pour le plus grand plaisir des rats, qui se délectent de ce festin en plein air. 

La prolifération des nuisibles alimente principalement les critiques vis-à-vis de la gestion de la situation par les mairies des villes touchées par l'appel à la grève. Mais les maladies transmises par les rats ne sont pas les seules menaces qui planent autour des habitants confrontés à l'accumulation de leurs déchets à même la rue.

Quels sont les risques pour les riverains ?

Dans certains arrondissements parisiens, il suffit de mettre un pied en dehors de son domicile pour observer la prolifération des poubelles, qui prennent de plus en plus de place sur les trottoirs. Ce débordement d'ordures n'est pas sans risque, en particulier pour les personnes à mobilité réduite.

"Lorsque les trottoirs sont encombrés, les personnes âgées, les personnes en fauteuil roulant ou encore les personnes malvoyantes risquent de ne pas pouvoir passer et de chuter entraînant un risque d'accident", alerte le Dr Jimmy Mohamed.

Gare aux gaz toxiques !

Autre risque sanitaire, tout aussi dangereux : l'inhalation de gaz toxiques s'échappant des poubelles. Au bout de plusieurs jours, les déchets organiques commencent à se décomposer, ce qui peut produire des gaz toxiques : soufre, dioxyde de carbone et plomb

Or si on associe ce phénomène à des vents favorables, certaines personnes à risques comme les asthmatiques pourraient être plus vulnérables que d’ordinaire. Un risque qui augmente d'autant plus en période de vents importants et d'humidité.

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La leptospirose, principale menace sanitaire

Enfin, attention à ne pas sous-estimer la menace sanitaire provoquée par les rats dans cette marée de détritus. Certaines poubelles éventrées attirent les rongeurs en quête de nourriture. La prolifération des nuisibles a pour risque principal la transmission d’une maladie qu’on appelle la leptospirose. Cette maladie bactérienne, fréquente chez les égoutiers et les éboueurs, est transmise par l’urine des rats et s’attaque aux reins et au foie. 

La période d'incubation de la leptospirose peut durer de 4 à 14 jours. Prise en charge à temps, elle peut être rapidement soignée avec des antibiotiques. La leptospirose peut provoquer des symptômes grippaux, avec une grosse fièvre et des courbatures et, dans certains cas, des atteintes hépatiques et rénales graves pouvant entraîner la mort.

Malgré ces risques sanitaires, la situation ne risque pas de s'améliorer de sitôt. À Paris, les éboueurs ont voté la poursuite de leur grève dans la capitale jusqu'au 20 mars, tandis que la grève se poursuit dans plusieurs villes comme Saint-Brieuc, Rennes, Nantes ou encore au Havre, précise l'AFP.