Trier des déchets : un métier à haut risque

Le secteur de la collecte des déchets figure parmi ceux où “les accidents du travail sont plus fréquents et plus graves” selon un rapport l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Substances chimiques, seringues usagées, objets coupants... Les employés de la filière des déchets sont deux fois plus exposés que la moyenne des salariés à un risque d’accident. C’est le constat que fait l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) dans un récent rapport.

Exemple dans le centre de tri des Yvelines, qui traite 400 tonnes de déchets par semaine, soit le contenu des poubelles jaunes de 460 000 habitants.

Parmi les détritus, il n’est pas rare de trouver des objets aussi dangereux et incongrus que des boules de marbre de 7 kilos, ou des scies. “Les objets coupants comme cela, constituent un risque majeur pour nos trieurs. Ils s’exposent à des blessures graves au niveau des mains” observe David Poujol, responsable d’exploitation du site.   

Gants, blouse et chaussures de sécurité sont obligatoires. Mais cela ne suffit pas toujours. Sur le tapis de tri, on trouve des seringues usagées jetées par erreur, exposant alors les employés à un risque infectieux. “Pour nous, la grosse crainte c’est l’hépatite B, souligne Dr Marielle Dumortier, médecin du travail. Il y a aussi le risque du tétanos. Donc, on recommande vraiment à nos agents de se faire vacciner”. 

A plus long terme, les employés sont également exposés à des troubles musculo-squelettiques. “Notre corps est mis à l’épreuve, confie cet employé chargé de trier les déchets qui défilent sur le tapis. Ça fatigue les yeux car il faut être concentré. Ça fatigue le dos et les pieds parce qu’il faut rester 6h30 debout non stop”.   

Dans son rapport, l’Anses pointe également du doigt les difficultés psychologiques. “Le plus gros problème relevé, détaille Henri Bastos, de la direction de l’évaluation des risques à l’agence, c’est le manque de reconnaissance de ces activités qui sont considérées comme sales et dégradantes”.