Faire craquer ses doigts est-il mauvais pour la santé ?
Nous sommes nombreux à nous craquer les doigts quotidiennement. Mais une croyance affirme que ce geste comporte des risques. Est-ce une si mauvaise habitude ? Rym Ben Ameur vous répond.
Beaucoup ne supportent pas le bruit de craquage, mais pour les principaux concernés c'est un petit plaisir du quotidien. On entend beaucoup que c'est une pratique dangereuse qui pourrait déformer les doigts, donner de l'arthrose ou encore de l'arthrite. Mais ces légendes urbaines sont-elles fondées ?
Le liquide synovial à l'origine du bruit
En réalité, le bruit provient d'un phénomène bien particulier. Dans nos articulations réside un liquide qui nourrit le cartilage et sert de lubrifiant : c'est le liquide synovial. En son sein se trouvent des gaz qui vont créer des bulles au moment du craquage, car celui-ci provoque un changement de pression dans l'articulation. Ce sont ces bulles que l'on entend et non les os qui craquent !
Pas de risques de maladies avérés
Vous avez peut-être déjà entendu l'histoire de cet américain, le Dr Donald Unger qui, agacé par les remarques de ses proches quand il se craquait ses doigts, a voulu en savoir plus. Il a poussé la recherche jusqu’à se faire craquer toujours la même main (la gauche) pendant plus de 50 ans. Résultat : ni arthrose, ni arthrite sur aucune des deux mains. Mais vous vous en doutez, un cas isolé comme celui-ci n'est pas une preuve scientifique.
Une autre étude, plus fiable, a mesuré l'impact du craquement de doigts sur une cohorte de 250 patients qui étaient divisés en deux groupes. Un premier groupe se craquait les doigts, et l'autre non. Le résultat est toujours le même, pas de différence sur l'état de leurs articulations.
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Simple habitude ou trouble obsessionnel ?
Et le Dr Laurent Grange, rhumatologue, confirme qu’à ce jour les spécialistes sont d'accord sur le fait qu’il n’y a pas de risque pour les doigts. Donc en résumé, cela ne déforme pas les doigts, ne donne pas d’arthrite, ni d’arthrose.
En revanche, s'il est trop fréquent, ce besoin irrésistible de craquement peut se transformer en trouble obsessionnel compulsif (TOC). Dans ce cas, il faut chercher des alternatives pour le faire moins ou demander conseil à un professionnel.
