Covid : ces Français qui ont développé une forme grave

En deux ans d’épidémie, plusieurs millions de Français ont subi une forme sévère du Covid-19. L’Insee et la Drees ont passé au crible les données pour dresser le profil social et économique de ces patients.

Mathis Thomas
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Covid : ces Français qui ont développé une forme grave
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Qui sont ces Français touchés de plein fouet par le Covid ? Pour répondre à cette question, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) et la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) ont examiné les caractéristiques sociales et économiques des personnes hospitalisées entre mars 2020 et novembre 2021.

Des patients âgés

La comparaison des profils par âge [...] souligne une surreprésentation des personnes âgées de 60 ans ou plus parmi les personnes hospitalisées”, précise d’emblée l’étude. 72% des patients hospitalisés étaient âgés de plus de 60 ans, alors qu’ils ne représentent que 27% de la population française.  

Par ailleurs, les hommes sont particulièrement touchés. “L’âge élevé et le sexe masculin sont des facteurs de risque bien connus de formes sévères”, poursuit l’analyse. Un profil exposé aux facteurs à risque rendant vulnérable au Covid-19 : obésité, hypertension artérielle, diabète, maladies coronariennes, pathologies pulmonaires chroniques. 

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Des patients modestes

Les individus hospitalisés résident plus souvent dans des logements sociaux, selon l’étude. “Le risque d’hospitalisation augmente à mesure que diminue la surface disponible par habitant.” Un risque accru par des contacts plus fréquents et la difficulté de mise en place des gestes barrières.

Ces patients ont également un niveau de vie inférieur de 6% au niveau de vie moyen de l’ensemble de la population. Un effet du revenu qui peut refléter “une présence plus fréquente de comorbidités chez les plus défavorisés", selon l'étude.

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Des patients nés à l’étranger et moins vaccinés

De cette analyse, ressort également que les individus hospitalisés sont plus fréquemment nés à l’étranger. En particulier hors d’Europe, au Maghreb et en Afrique subsaharienne. Un effet du pays de naissance déjà mis en évidence par plusieurs études internationales.

L’Insee et la Drees distinguent enfin la quatrième vague de l’épidémie des vagues précédentes. Les personnes âgées, prioritaires à la vaccination, voyaient leur risque d’hospitalisation largement baisser, tandis que celui des plus modestes augmentait drastiquement. La faute, selon l’étude, à une vaccination anti-Covid plus faible chez les populations à faible revenu.