Comment le Lecanemab agit pour freiner la maladie d'Alzheimer

Un nouveau médicament, baptisé Lecanemab, permettrait de ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer. Un vaste essai international a montré des résultats prometteurs. Reportage.

Maroussia Renard
Rédigé le
Alzheimer : un médicament porteur d'espoir
Alzheimer : un médicament porteur d'espoir  —  Le Mag de la Santé - France 5

Il marche d’un pas alerte mais Paolo ne peut pas venir seul à l’hôpital. Il est atteint de la maladie d’Alzheimer depuis trois ans. Pauline, sa fille, doit l’accompagner à chaque rendez-vous médical.

Tous les 15 jours, Paolo a rendez-vous avec le Pr Dumurgier, son neurologue. Paolo est surveillé de très près car il participe à un essai clinique. Depuis un an, il reçoit un traitement expérimental. La perfusion dure une heure, c'est un moment important pour lui, mais aussi pour sa fille. 

Supprimer les plaques amyloïdes

"Dans ce produit, il y a peut-être aussi le potentiel avenir de mon père, qui va peut-être permettre à terme d’être un traitement révolutionnaire par rapport la maladie d’Alzheimer", commente Pauline.

En effet, après 20 ans d’essais infructueux, l’arrivée du Lecanemab offre enfin une lueur d’espoir. C’est la première fois qu’un médicament parvient à agir sur les mécanismes d’Alzheimer.

À l’origine de cette maladie, une accumulation de protéines dites beta-amyloïdes forment des plaques autour des neurones et finissent par les tuer. L’idée de ce nouveau traitement est de cibler cette protéine pour réussir à éliminer les plaques. Les premiers résultats sont très prometteurs.

Ralentir le déclin cognitif dans la maladie

"Des études internationales qui ont impliqué environ 1 800 patients dans le monde ont montré qu’à 18 mois, ceux qui prennent ce traitement déclinent plus lentement que ceux qui ne le prennent pas, qui étaient sous placebo. C’est une diminution de l’évolution de la maladie, pas une amélioration des symptômes mais les symptômes progressent 30 % moins vite sous ce type de traitement", confie le Pr Julien Dumurgier, neurologue.

Le Lecanemab et deux autres médicaments de la même famille ont été autorisés aux Etats-Unis avant l’été. En France, ils sont encore en cours d’évaluation. Mais attention, ces traitements seront réservés aux patients qui sont à un stade précoce de la maladie.