Cher : appel à la vigilance pour une suspicion de cyanobactéries dans l'eau

Plusieurs chiens sont morts après avoir avalé des algues présentes dans le Cher. Les eaux de rivière, de mer ou de piscine comportent chacune leur lot de maladies et de risques potentiels.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le Cher, à Saint-Georges-sur-Cher.
Le Cher, à Saint-Georges-sur-Cher.  —  Crédit : wikicommons

La baignade rafraîchit, mais attention à ne pas faire trempette n’importe où. L’eau du Cher est notamment suspectée de contenir des cyanobactéries par les autorités sanitaires, alertées par la mort de trois chiens. Les préfectures de l'Indre et du Loir-et-Cher recommandent dans un communiqué d'éviter de consommer les poissons qui y sont pêchés. La baignade, réputée dangereuse, est déjà interdite habituellement dans le Cher, comme dans la Loire, mais de nombreux estivants bravent néanmoins régulièrement cette interdiction.

"Les deux canicules récentes et les conditions climatiques générales" pourraient avoir favorisé la prolifération de ces bactéries produisant "des toxines pouvant être très dangereuses", selon le Dr Laurent Marie, vétérinaire à Chabris (Indre), où l'un des chiens a succombé après une baignade dans le Cher. Kinaï, de son prénom, a happé des algues en jouant, a expliqué sa maîtresse. En sortant de l'eau,  elle "avait du mal à tenir sur ses pattes, puis elle s'est effondrée, prise par des convulsions. Nous sommes directement allés chez le vétérinaire de Chabris, où elle est morte, quelques minutes après son admission", a-t-elle témoigné.

Parlant d'une "hypothèse sérieuse" en l'attente des résultats des analyses, le médecin vétérinaire de Chabris estime que des cyanobactéries pourraient être présentes non seulement dans les eaux du Cher "mais probablement aussi de tous ses affluents et plans d'eau" du secteur.

Les cyanobactéries sont des bactéries photosynthétiques, vivant grâce à l’énergie du soleil. Elles sont aussi appelées algues bleues, et prolifèrent dans les cours d’eau. En grande quantité, elles peuvent s’avérer mortelles pour l’animal et dangereuses pour l’homme, du fait des cyanotoxines qu’elles libèrent.

Le ruissellement des eaux synonymes de danger

Si la canicule incite nombre d’entre nous à nous jeter dans la premier bassin venu, les eaux peuvent receler bien des désagrements pour notre organisme.

A commencer par la bactérie escherichia coli, responsable de diarrhées, diarrhées sanglantes et parfois de complications rénales. Elle provient du tube digestif des animaux, et se retrouve dans l’eau de mer ou de rivière souvent après de fortes pluies.

Lorsque les eaux de pluie ruissellent sur le sol, qu’elles se déversent dans la mer, elles emportent également avec elles de nombreux germes pathogènes. Il s'agit essentiellement de bactéries (salmonelles, vibrio…) mais aussi de virus (virus de l'hépatite A, norovirus…). Le risque sanitaire étant essentiellement la gastro-entérite. Toutefois des pathologies cutanées et des infections ORL (otite, conjonctivite…) ne sont pas à exclure.

Se réfugier dans les piscines est une solution, même si le chlore peut agresser les yeux. "Il faut lubrifier, rincer les yeux car le chlore des piscines est agressif, expliquait le Dr Cati Albou Ganem en 2011 sur le plateau du Magazine de la Santé. Si on est sensible au chlore, si on a les yeux rouges en sortant de la piscine, il faut bien rincer ses yeux comme on se rince la peau, avec les dosettes." Les cheveux des baigneurs réguliers peuvent également pâtir du chlore, sans que cela ne pose de problèmes pour la santé. La solution : les protéger avant de se mettre à l’eau... ou plonger, si l'on en trouve, dans une piscine "bio".