Evaluer l'innocuité des nanomatériaux

Les nanomatériaux sont des composants extrêmement petits dont les propriétés attirent de plus en plus les industriels notamment dans le domaine de la santé. Des nanoparticules d'argent sont par exemple utilisées dans des pansements pour leurs vertus antibactériennes. Pour autant, ces nanomatériaux sont-ils inoffensifs pour l'organisme ? Plusieurs équipes de recherche tentent aujourd'hui d'en étudier l'innocuité.

Géraldine Zamansky
Rédigé le
''Petit mais costaud'', telle pourrait être la devise des nanomatériaux
''Petit mais costaud'', telle pourrait être la devise des nanomatériaux
La nanoparticule mesure un milliardième de mètre
La nanoparticule mesure un milliardième de mètre

Les nanoparticules sont des composants d'un genre nouveau que l'industrie introduit désormais dans des dentifrices pour rendre les dents plus blanches, dans des crèmes solaires pour bloquer les UV, des soins du visage pour gommer les impuretés, ou encore dans des chaussettes de sport pour éviter les mauvaises odeurs. Toutes ces fonctions ne sont pas réalisées par un seul type de nanoparticules, chacune a un rôle particulier.

Si les chercheurs s'intéressent de près à ces nanoparticules industrielles, c'est qu'ils connaissent déjà bien celles qui sortent de nos tubes d'échappement. Ils utilisent donc leur expertise pour évaluer la dangerosité des nouveaux composants de nos produits quotidiens. L'objectif de leurs recherches est de "comprendre quel est le déterminant physique ou la caractéristique physique ou chimique qui peut entraîner un effet toxicologique", explique Jorge Boczkowski, directeur de recherche Inserm à la faculté de médecine de Créteil avant de préciser : "toutes les nanoparticules n'ayant pas des effets délétères lors de l'interaction avec le vivant".

Cette équipe de chercheurs compare surtout les effets respiratoires de différentes nanoparticules. Elles sont inhalées par des souris dont les poumons présentent parfois un dépôt de nanotube de carbone. Une réaction inflammatoire très précoce peut alors survenir. Cette inflammation peut dépendre de très légers changements à la surface d'une nanoparticule. Les effets sont donc différents en fonction du type de nanoparticules, même pour une même espèce chimique de nanoparticules.

Pour comparer systématiquement les différentes pénétrations de l'appareil respiratoire par les nanoparticules, d'autres chercheurs l'ont reconstitué artificiellement. Grâce à ce dispositif, la capacité des nanoparticules à traverser les barrières cellulaires de l'organisme est très précisément mesurée.

Des nanoparticules plus sûres qui ne pénètreraient plus du tout à l'intérieur de nos cellules... En trouvant comment modifier légèrement les nanoparticules sans perdre leur fonction, les chercheurs nous permettraient ainsi de continuer à profiter de tout ce qu'elles apportent sans danger.

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