Bactéries multirésistantes : un risque en recrudescence

Le risque d'infection lié aux bactéries résistantes aux antibiotiques inquiète de plus en plus les autorités de santé. Ces dernières prennent des mesures pour limiter la propagation des souches. Les industries pharmaceutiques s'intéressent au développement de nouveaux antibiotiques.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Bactéries multirésistantes : un risque en recrudescence

Avec la Klebsiella pneumoniae à l'hôpital de Massy fin août 2011, l'Escherichia Coli en juin 2011 et les bactéries de type NDM-1 en 2010, les cas d'infections liées à des bactéries résistantes aux antibiotiques se multiplient. Ces "superbactéries" n'ont, pour certaines, pas de traitements efficaces connus. Les professionnels de santé sont inquiets d'une situation qui semble empirer avec le temps. On estime qu'il y aurait 25 000 morts par an en Europe à cause de ces bactéries résistantes.

Malgré les campagnes de restriction d'utilisation qui ont porté leurs fruits, la France reste au-dessus de la moyenne européenne en matière de consommation d'antibiotiques selon un rapport de l'Afssaps. Une chaîne de surveillance des bactéries multi-résistantes a également été mise en place. Cependant, cette veille n'empêche pas les infections à l'étranger comme l'ont montré les cas de Ksebsiella pneumonia à Massy (même si la bactérie n'était pas en cause dans les décès). Selon Guillaume Arlet, chef du service bactériologie de l'hôpital Tenon à Paris, la France est "victime de la mondialisation" dans la mesure où d'autres pays sont moins rigoureux en matière de contrôle des antibiotiques. Des souches résistantes ont donc un risque plus élevé d'émerger.

L'industrie agro-alimentaire est également impliquée dans ce processus. L'élevage intensif et la promiscuité entre les animaux conduisent à une utilisation massive d'antibiotiques. En 2008, le groupe BIOHAZ  de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (European Food Safety Authority) a demandé la diminution de leur utilisation dans ce cadre pour éviter toute contamination d'origine animale.

De nouvelles molécules en cours de développement

Délaissé un temps, le marché des antibiotiques est réinvesti par l'industrie pharmaceutique comme l'indique les différents partenariats et accords signés par quelques "Big Pharma" avec d'autres laboratoires. Mais l'apparition de nouveaux antibiotiques ne sera fera pas avant quelques années, la plupart des essais cliniques n'étant qu'en phase 2.

Si le marché semble être lucratif (estimé à 42 milliards de dollars par an dans le monde), les traitements antibiotiques sont peu attirants en raison d'un nombre de contraintes élevé. L'autre raison de ce désintéressement est la faible rentabilité de cette classe de médicament par rapport aux autres.

 

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