Tabac : quelle méthode choisir pour arrêter de fumer ?

Cigarette électronique, médicaments ou médecines complémentaires... quelles sont les méthodes les plus efficaces et les moins coûteuses pour tirer un trait sur la cigarette ? Tour d'horizon des meilleures solutions pour arrêter de fumer.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Tabac : quelle méthode choisir pour arrêter de fumer ?

Dépendance au tabac : les explications

Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent les effets du tabac.
Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent les effets du tabac.

En France, on compte plus de 15 millions de fumeurs, et ils sont plus de 35,5 millions à avoir expérimenté, au moins une fois dans leur vie, la cigarette selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Des chiffres, qui malgré les augmentations successives du prix du tabac et les campagnes de prévention, n'affichent pas de diminution massive. En attendant, le tabac continue à tuer : plus de 60.000 décès chaque année.

Une cigarette contient plus de 4.000 substances chimiques (notamment du mercure, du plomb, de l'arsenic, de l'ammoniac…). Certaines d'entre elles appartiennent à la famille des goudrons qui favorisent la survenue de différents cancers. La nicotine, quant à elle, est contenue dans le tabac. Elle joue un rôle majeur dans l'augmentation de la pression artérielle, dans l'accélération du rythme cardiaque ainsi que dans la détérioration des artères. La nicotine est aussi responsable de l'effet de dépendance au tabac.

Au moment de fumer, elle se diffuse dans les poumons par les bronches et pénètre jusqu'aux alvéoles. Les alvéoles sont des petits sacs qui assurent les échanges gazeux entre l'air inspiré et le sang. En traversant la paroi des alvéoles, la nicotine rejoint la circulation sanguine et arrive au cerveau. La nicotine se fixe alors sur les récepteurs des neurones et déclenche un signal pour libérer un messager chimique : la dopamine.

Ce messager va stimuler un réseau de neurones spécialisés : le système de la récompense. Résultat : à chaque bouffée de cigarette, de la dopamine est libérée et le fumeur ressent une sensation de bien-être. Un plaisir éphémère puisque la nicotine est rapidement éliminée et l'effet de la dopamine se dissipe aussitôt.

Pour compenser, le cerveau d'un fumeur va s'adapter à ce nouveau besoin, il multiplie le nombre de récepteurs à la nicotine. Il augmente donc sa demande en nicotine pour obtenir les mêmes effets de bien être. Le cercle vicieux de la dépendance au tabac est alors installé.

La cigarette électronique : effet de mode ou vraie aide au sevrage ?

Le but des cigarettes électroniques est de simuler l'acte de fumer du tabac, puisque ces petits appareils produisent de la vapeur, mais ne font pas de fumée.

Il existe plusieurs sortes de cigarettes électroniques mais la plupart ressemble à une cigarette, avec un petit réservoir dans lequel on glisse une recharge qui contient ou non de la nicotine et qui peut aussi contenir des arômes.

Pour se procurer une cigarette électronique, plusieurs solutions : des boutiques spécialisées, des sites Internet, ou encore certaines pharmacies. On compte environ 150 boutiques spécialisées dans la vente de cigarettes électroniques en France. Elles ne connaissent pas la crise mais peuvent craindre une concurrente de poids : la pharmacie. Sur les étals, entre l'aspirine et les pastilles pour la gorge, on trouve depuis quelques mois un inhaleur. Cet inhaleur est produit par un poids lourd de l'électronique médical, qui donne aussi dans le biberon, le thermomètre ou le mouche-bébé.

Si on trouve cette cigarette électronique en pharmacie, elle n'a pas encore été validée en tant que dispositif médical par l'ANSM. Elle présente un marquage CE, ne contient pas de propylène glycol, un émulsifiant très répandu mais de la glycérine végétale. En l'absence de contrôle sur ce marché, il n'en faut pas plus pour convaincre certains pharmaciens comme le confirme Johannes Heiderijk, pharmacien : "le fait de l'acheter en pharmacie garantit un sérieux du produit. Et si vous achetez la cigarette électronique dans d'autres magasins, vous n'avez pas la garantie d'un produit bien élaboré".

Cette cigarette n'est pas considérée comme une aide au sevrage tabagique mais nuance, comme une aide au sevrage de la gestuelle tabagique. Elle a fait l'objet d'une étude clinique sur 150 personnes dans trois pays. Dans 70% des cas, la cigarette électronique a été jugée efficace dans cette indication. En France, le club des vapoteurs ne cesse de grandir, près de 50.000 personnes ont craqué pour la cigarette électronique.

Que penser de la cigarette électronique ?

La cigarette électronique : un écran de fumée ?

La cigarette électronique ou e-cigarette est-elle moins nocive ? Ces inhalateurs de nicotine, sans tabac, sans combustion, et totalement inodores ne contiennent-ils vraiment aucunes substances cancérigènes ? Peuvent-ils aider au sevrage tabagique ?

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Les médicaments prescrits pour l'arrêt du tabac sont-ils efficaces ?
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Le bupropion. Plus ancien que la varenicline, le bupropion (plus connu sous le nom du médicament Zyban®) est à la base un anti-dépresseur. Il est délivré sous ordonnance et donc, par un médecin. Les preuves de son efficacité sont solides mais ses effets indésirables sont fréquents (sensation de bouche sèche, d'insomnies et de vertiges), d'où la nécessité d'un suivi médical.

La varénicline. Plus récente, elle réduit le plaisir de fumer (en diminuant la sensibilité du cerveau à la nicotine) et soulage les symptômes de manque en se fixant aux récepteurs nicotiniques. Elle est plus efficace et a moins d'effets indésirables (nausées, insomnies, céphalées, idées suicidaires,...) que le bupropion mais nécessite également une ordonnance et un suivi médical.

Les anti-nicotiniques (gommes à mâcher, comprimés sublinguaux, patchs) sont des doses de nicotine que l'on donne à l'organisme par différentes voies d'administration. Le corps du fumeur reçoit ainsi sa dose de nicotine sans la fumée et tout ce qu'elle contient de très nocif pour ses poumons. Petit à petit, on va diminuer la dose jusqu'à la faire disparaître complètement.

Acupuncture, hypnose... : arrêter de fumer grâce aux médecines complémentaires

Séance d'hypnose pour arrêter de fumer
Séance d'hypnose pour arrêter de fumer

Une des méthodes pour arrêter de fumer est l'hypnose. Si jamais l'hypnose ne porte pas ses fruits, vous pouvez toujours avoir recours aux substituts nicotiniques qui sont disponibles en pharmacie sans ordonnance. Depuis le 1er février 2007, les substituts nicotiniques sont remboursés à concurrence de 50 euros par an à condition qu'ils soient prescrits par un médecin ou une sage-femme.

Une autre alternative pour arrêter le tabac est l'acupuncture. Cette méthode nous vient directement de la médecine traditionnelle chinoise.

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