Prédire le risque d'impuissance suite à un cancer de la prostate ?

C'est un problème qui concerne de nombreux hommes traités pour un cancer de la prostate et dont peu de médecins pouvaient jusqu'alors prédire le dénouement. Des chercheurs américains ont découvert des marqueurs génétiques associés au développement d'une dysfonction érectile chez des patients traités par radiothérapie pour un cancer de la prostate.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
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Prédire le risque d'impuissance suite à un cancer de la prostate ?

Des chercheurs des facultés de médecine du Mont Sinai et de Yeshiva à New York ont mis en évidence 12 variations d'ADN qui pourraient faciliter la décision thérapeutique chez des hommes atteints d'un cancer de la prostate. Une simple prise de sang suffirait à déterminer quels hommes souffriront d'impuissance suite à un traitement par radiothérapie et quels hommes n'en souffriront pas.

Une dysfonction érectile fréquente, difficilement prédictible

Plusieurs options se présentent au médecin pour traiter un cancer de la prostate, selon son stade et sa rapidité d'évolution: chirurgie de résection, radiothérapie externe ou interne (curiethérapie) voire une simple surveillance. Tous ces traitements doivent être discutés avec le patient selon leurs risques et bénéfices. Ainsi, le risque de dysfonction érectile, plus ou moins important selon le traitement choisi, entre souvent en ligne de compte dans la décision.

La dysfonction érectile secondaire aux traitements anti-cancéreux est loin d'être marginale mais surtout, est variable et difficilement prédictible. Ainsi, selon l'institut national du cancer, elle concernerait, tous traitements confondus et post-radiothérapie, respectivement 65 à 85% et 25 à 50% des hommes atteints par un cancer de la prostate.

Et si la solution résidait dans le génome du patient ?

L'étude, publiée le 27 septembre 2012, dans le journal en ligne de l'Association Américaine de Radiothérapie Oncologique, a été menée pendant 4 ans sur 465 patients traités par radiothérapie externe ou interne ou les deux associées. 260 d'entre eux ont présenté des troubles érectiles.

C'est en comparant le génome des patients avec et sans dysfonction érectile que les chercheurs ont constaté l'existence de douze variants d'ADN associés au développement d'une dysfonction érectile post-radiothérapie.

Selon les auteurs, une étude incluant un nombre plus large de patients doit être menée afin de confirmer leurs résultats.

Source : "Researchers Identify Risk Markers for Erectile Dysfunction Following Radiation Treatment in Prostate Cancer", Albert Einstein College of Medicine, 27 septembre 2012.

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