Insuffisance veineuse : c'est la varice assurée !

En France, on estime que 15 à 30 % de la population ont des varices. Les femmes sont trois fois plus touchées que les hommes. Peut-on prévenir les varices ? Médicaments, sclérose, laser, opération, quels sont les traitements qui marchent le mieux ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Varice, des veines à la peine
Varice, des veines à la peine  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Comment fonctionnent les veines ?

L'insuffisance veineuse correspond à un mauvais retour veineux du sang vers le cœur. 

Normalement, le sang circule dans l'organisme dans deux sens : d'abord un sens aller qui correspond à la voie artérielle, et part du cœur. Le sang chargé en oxygène et en nutriments est propulsé dans l'aorte et les différentes artères pour nourrir l'ensemble de l'organisme. 

Cette voie rejoint celle des veines au niveau de tous petits vaisseaux que l'on appelle les capillaires ; le sang chargé cette fois en gaz carbonique et en déchets remonte jusqu'au cœur grâce à la voie veineuse pour être à nouveau ré-oxygéné, c'est le sens retour de la circulation.

Quand on est dans la partie supérieure du corps, le sang redescend
et revient vers le cœur par l'effet de la gravité, mais quand il s'agit de la partie inférieure comme les jambes, c'est plus compliqué, car à la différence des artères, les veines sont des vaisseaux dont la paroi est fine et transparente et ne contient pas de fibres musculaires pour propulser le sang.  

Les veines ont besoin d'un peu d'aide, notamment celle de la pression de la plante des pieds quand on marche, ainsi que des muscles qui entourent les veines comme ceux des mollets. En se contractant, les muscles chassent le sang vers le haut.

Et pour éviter que le sang ne revienne en arrière, les veines sont dotées d'un système anti-retour : de petits clapets, des valvules qui s'ouvrent sous l'effet de la pression sanguine et qui se referment mécaniquement en cas de reflux.

Insuffisance veineuse : facteurs de risque et symptômes

Ce système anti-reflux est astucieux mais pas infaillible !

Car sous l'influence de facteurs de risques comme l'excès de poids, la sédentarité, la chaleur, ou encore la grossesse et l'âge, les veines peuvent se dilater, les valvules ne sont plus hermétiques. Le système naturel d'anti-reflux n'est plus efficace, le sang veineux stagne à certains endroits et la pression à l'intérieur des petites veines augmente, elles gonflent et des varices apparaissent.

A la longue, la paroi des veines se fragilise et devient perméable. Elle laisse s'échapper de l'eau et de grosses protéines, résultat du liquide s'accumule en dehors des petits vaisseaux et provoque un œdème, d'où la sensation de jambes gonflées et lourdes, des douleurs et même des démangeaisons.

Sans traitement ni surveillance, des complications peuvent survenir. 

Par exemple, la stase veineuse peut entraîner la formation d’un caillot sanguin dans une veine profonde et déclencher une phlébite aux conséquences très graves. Car le caillot peut se fragmenter, se détacher de la paroi veineuse, et atteindre le cœur et les branches des artères pulmonaires provoquant alors une embolie pulmonaire. Douleur thoracique, toux et respiration difficile sont les principaux signes de cette urgence.

Le diagnostic grâce à l'écho-doppler

L’insuffisance veineuse est une maladie à l'apparence anodine, mais dont l'évolution est insidieuse, les signes apparaissant quand la maladie est déjà installée.

C'est la raison pour laquelle le dépistage est essentiel. Il se fait grâce à une écho-doppler qui évalue l'état du réseau veineux et la qualité du flux sanguin.

Insuffisance veineuse : quels traitements ?

En fonction de l'avancée de l' insuffisance veineuse , le médecin choisit le traitement le mieux adapté : la contention veineuse peut s'effectuer grâce à des bas ou des collants qui vont exercer une pression sur les jambes pour stimuler le retour du sang. Elle est très efficace, doublée de conseils pour limiter les varices (voir dernier paragraphe).

La voie possible est aussi médicamenteuse: les veinotoniques ont des médicaments qui diminuent l'inflammation des veines, et qui soulagent la gêne et les douleurs. Si certains patients s'estiment très soulagées par ces médicaments, ils n'ont jamais prouvé leur efficacité et ne sont pas remboursés par l'assurance-maladie.

La sclérose des veines à la rescousse

Une des méthodes les plus efficaces est la sclérose des veines.

Cette technique consiste à injecter dans la varice un produit qui va rétracter et durcir la veine malade pour, finalement, la scléroser, c'est-à-dire la destruction. Elle est particulièrement indiquée pour les veines de petit calibre. 

Attention, l'utilisation des produits sclérosants est associée à un risque de troubles du rythme, d'embolie ou de thrombose. Les spécialistes ont été appelés en 2022 à bien respecter les contre-indications (antécédent de thrombose ou d'embolie, allergie, patient immobilisé, chirurgie de moins de 3 mois, etc) et les précautions d'emploi. 

Autre solution : la chirurgie

Quand les varices deviennent handicapantes, douloureuses, il est alors conseillé de les enlever. Cette intervention s'appelle le stripping.

Mais il est parfois nécessaire d'avoir recours à la chirurgie. Les opérations liées aux varices sont de moins en moins traumatisantes. 

Il existe plusieurs techniques chirurgicales : le stripping consiste à retirer la veine malade, la méthode Chiva aplatit la varice, et la cryochirurgie insère une sonde qui refroidit la varice : une fois congelée, elle peut être retirée.