Comment la chimiothérapie peut favoriser la reprise d’un cancer

Des chercheurs américains ont trouvé une explication à l’échec de certains traitements anti-cancéreux. Ils ont découvert que la chimiothérapie peut endommager certaines cellules saines, en les poussant à produire une protéine qui entraîne une résistance au traitement.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Comment la chimiothérapie peut favoriser la reprise d’un cancer

C’est une étude publiée le 5 août 2012 dans la revue Nature Medicine. Les chercheurs travaillaient sur la résistance au traitements dans les cancers métastasés du sein, de la prostate, du poumon et du colon.

Ils ont mis en évidence le rôle important des fibroblastes, des cellules de l’organisme (non cancéreuses) qui servent à la cicatrisation des plaies et la production de collagène. Mais situées à proximité d'un cancer et exposées à la chimiothérapie, ces cellules subissent des altérations de leur ADN et produisent une protéine dénommée WNT16B, qui permet aux cellules cancéreuses de se développer et envahir les tissus environnants en résistant aux traitements.

La production de WTN a augmenté jusqu'à 30 fois, un résultat "tout à fait inattendu" selon Peter Nelson, l'un des coauteurs de l'étude publiée dans la revue Nature Medicine. "Nos découvertes montrent que le microenvironnement de la tumeur a un impact sur la réussite ou l'échec des traitements", précise-t-il, soulignant que la même cellule cancéreuse soumise à des environnements différents peut réagir "de manière très différente" à la chimiothérapie.

Le traitement par chimiothérapie repose sur la prise de médicaments qui s'attaquent aux cellules cancéreuses, en les détruisant ou en stoppant leur croissance. Mais après une bonne réponse initiale, le traitement peut devenir moins efficace au fil des cures, en raison de phénomènes de résistance.

Les chercheurs américains ont testé les effets de la chimiothérapie sur des hommes atteints de cancer de la prostate, avant de confirmer leurs résultats sur des patientes atteintes de tumeurs du sein et des ovaires.

Ces recherches ouvrent la voie à de nouveaux traitements pour des malades atteints de cancers à un stade avancé. "Un anticorps à la protéine WNT16B, donné dans le cadre de la chimiothérapie, pourrait améliorer la réaction (en tuant davantage de cellules cancéreuses)", a-t-il indiqué à l'AFP. "Cela permettrait également d'utiliser des doses thérapeutiques plus petites et moins toxiques" a-t-il ajouté.

Source : "Treatment-induced damage to the tumor microenvironment promotes prostate cancer therapy resistance through", Nature Medicine, le 5 août 2012. Doi:10.1038/nm.2890 

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