Un adénome de la prostate peut-il dégénérer en cancer ?
L'adénome de la prostate est une augmentation du volume de cette glande. Aussi appelé hypertrophie bénigne, cette pathologie fait souvent craindre un cancer aux patients. Mais quels sont les risques ?
Un adénome de la prostate peut-il devenir à terme un cancer de la prostate ? Cette évolution est une crainte fréquente pour de nombreux hommes qui souffrent d'un adénome de la prostate. Mais qu'en est-il vraiment ?
Qu'est-ce qu'un adénome de la prostate ?
L'adénome de la prostate, aussi appelé hypertrophie bénigne de la prostate, est une pathologie très fréquente chez les hommes de plus de 50 ans. Elle se
traduit par une augmentation du volume de la prostate et se manifeste par des troubles urinaires, qui s'expliquent par la compression de l'urètre par l'adénome : besoin fréquent d'uriner, interruption du jet d'urine, fuites urinaires, sensation de ne pas entièrement avoir vidé sa vessie ou encore diminution de la force du jet d'urine.
Faute de traitement, il peut entraîner une
détérioration progressive du fonctionnement de la vessie ainsi que des infections urinaires.
"Plus la prostate est grosse, moins il y a de cancer"
"De façon un peu paradoxale, sans qu'on comprenne vraiment pourquoi, c'est même l'inverse", note le Professeur François Desgranchamps, chef de service d'urologie à l'hôpital Saint-Louis à Paris et directeur de recherche au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). "Plus la prostate est grosse, moins il y a de cancer", précise-t-il.
"Ce n'est pas parce qu'on ne trouve pas de cancer dans une grosse prostate, car maintenant les IRM sont très fins, mais c'est comme ça, plus les prostates sont grosses, moins elles sont cancéreuses" explique encore ce spécialiste.
Comment reconnaître un cancer de la prostate ?
Les symptômes du cancer de la prostate sont souvent les mêmes que ceux de l'adénome, car la tumeur peut également comprimer l'urètre : besoin fréquent d'uriner, jet d'urine faible et sensation de ne pas avoir vidé complètement sa vessie, fuites urinaires mais aussi infection urinaire ou encore présence de sang dans les urines ou le sperme.
Le diagnostic du cancer de la prostate se fait par un toucher rectal, qui permet palper la prostate et détecter toute anomalie de taille ou de forme. Il est réalisé par un urologue ou un médecin généraliste. Ces professionnels de santé peuvent également prescrire à leur patient un dosage sanguin de l'Antigène Prostatique Spécifique (PSA), une substance produite par la prostate.
Les résultats de cet examen pourront aiguiller le diagnostic. Si ces premiers résultats orientent le diagnostic vers un possible cancer de la prostate, des examens complémentaires comme une IRM ou une biopsie de la prostate pourront être prescrits.
En cas de troubles urinaires, n'hésitez pas à en parler à votre médecin traitant.
