Téléphone portable : quels impacts sur notre santé ?
Qu'il soit à l'oreille, dans la poche ou en visio, notre smartphone émet des ondes. Mais quels sont les risques liés à ces radiofréquences ? C'est la question à laquelle le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) veut répondre.
Appel téléphonique, messagerie, Internet… quelles sont réellement les doses d’ondes émises par nos portables et que reçoit vraiment notre corps ? Pour répondre à ces questions, 300 volontaires de quatre villes françaises acceptent cette année de participer à l’étude "Smartphones" menée par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC).
Mesurer les doses reçues par chaque organe
"On va chercher à lier des pratiques, comme le téléphone à l'oreille, en visio... à des doses potentiellement reçues par l'opérateur, mais aussi des doses reçues à l'organe", explique Rémi Béranger, enseignant-chercheur à l'université de Rennes."Ce qui est intéressant pour étudier le risque au niveau du cerveau, du cœur, des parties génitales pour les hommes qui mettent le téléphone dans la poche", détaille-t-il.
Ces différentes doses sont mesurées grâce à des capteurs fixés sur le portable. Ils sont capables de définir la position du téléphone par rapport au corps des participants et de la relier à chaque usage.
"Ils ont installé le boîtier qui vient analyser les ondes reçues à chaque appel. L'application qui a été installée permet de tracer les appels et sms reçus. Entre les applications, l'internet, les appels, les différents messages, c'est largement plus d'une heure par jour", commente Karine, volontaire pour cette étude.
Protéger les jeunes générations
Karine participe donc à l’étude pour améliorer l’évaluation de l’impact de cet usage sur sa santé. Même motif d’engagement pour Loïs, particulièrement inquiet pour sa génération hyper connectée."C'est vrai que je me suis toujours posé la question de l'impact sur notre corps, si effectivement ces ondes pouvaient créer des cancers, affecter certaines cellules du corps", s'interroge-t-il.
Karine espère surtout que les résultats de l’étude permettront d’améliorer la protection de ses enfants de 14 et 17 ans."Le portable est maintenant trop présent dans nos vies, on ne voit pas comment on pourrait revenir en arrière. Donc il faut être surtout dans la prévention, savoir ce qu’on doit faire, les mesures qu’on doit prendre pour se protéger des ondes", précise Karine.
Identifier les profils les plus à risque
À la fin de la semaine de participation, toutes les doses d’ondes reçues sont enregistrées. L’analyse de l’ensemble permettra d’identifier les situations les plus à risques. C'est une étape indispensable pour pouvoir ensuite étudier leurs conséquences sur la santé.
"Actuellement, le téléphone portable a été classé comme cancérogène possible sur la base de certaines études épidémiologiques. Il y a peut-être des effets sur la fertilité qui pourraient être imaginables. Dans les études ultérieures, qui vont s'intéresser à différents types de pathologies, ces données d'exposition vont pouvoir servir pour rechercher une association entre l'exposition et les problèmes de santé", conclut Rémi Béranger.
L’étude "Smartphones" va établir s'il y a plus d’ondes reçues à la campagne où le téléphone doit se relier à une antenne éloignée, où si le risque est maximal quand on bouge et qu’il faut passer d’un relais à l’autre. Les prochaines recherches sauront donc quel profil de population surveiller en priorité.
