Syndrome hémolytique et urémique : ce qu’il faut savoir sur la recrudescence de cette maladie qui touche les enfants
Les autorités sanitaires ouvrent une enquête pour comprendre l'origine des cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) qui augmentent depuis le début de l'année et ont causé le décès d'un enfant.
Comment expliquer la hausse du nombre de contaminations graves d’enfants à la bactérie Escherichia coli (E. coli) ? C’est la question à laquelle veut répondre Santé publique France, qui ouvre une enquête après le décès suspect d’un enfant souffrant d'un syndrome hémolytique et urémique (SHU) lié à E. coli.
De quoi s’agit-il ? Le SHU correspond à la complication d’un épisode de diarrhée souvent sanglante, qui peut provoquer une insuffisance rénale aiguë. Le SHU se manifeste par des diarrhées accompagnées de sang, des douleurs abdominales et des vomissements.
Ces symptômes peuvent évoluer vers une forme sévère de l’infection, potentiellement grave pour les jeunes enfants, une semaine environ après la contamination.
13 cas depuis début janvier
Le décès suspect, dont ni la date ni l’âge de l’enfant n’ont été communiqués par Santé publique France, survient dans un contexte de hausse de cas de SHU pédiatriques en France.
Ainsi, 13 cas de ce syndrome liés à E. coli chez des enfants de 1 à 15 ans sont survenus en France depuis le 1er janvier 2022.
Cinq cas dans la région Nouvelle Aquitaine, trois dans les Hauts-de-France, trois en Ile-de-France, un en Bretagne et un en Pays de la Loire, recense l’agence sanitaire.
Trouver la source de contamination
L'enquête de Santé publique France porte sur tous les cas de SHU pédiatrique signalés depuis le 1er janvier 2022, y compris sur 31 cas suspects toujours en cours d’investigation. Elle vise à "identifier une éventuelle source de contamination commune et à mettre en place les mesures appropriées", selon un communiqué de l'agence.
"A ce stade, l'investigation épidémiologique n’exclut aucune piste", indique l’autorité sanitaire. Plusieurs sources de contamination potentielle sont ainsi explorées : l'ingestion d'aliments contaminés consommés crus ou peu cuits, la contamination par des mains souillées portées à la bouche, la contamination après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie ou leur environnement contaminé, mais aussi le contact avec une personne malade qui excrète la bactérie dans ses selles.
Des gestes simples contre les contaminations
Chaque année, entre 100 et 165 enfants atteints de SHU sont notifiés à Santé publique France, qui a mis en place un dispositif de surveillance de cette maladie depuis 1996. Pour prévenir cette maladie, une vigilance accrue doit être portée sur deux catégories d'aliments : les viandes hachées et les produits à base de lait cru.
De manière générale, des gestes simples comme le lavage des mains avant la préparation des repas, le lavage des fruits, légumes et herbes aromatiques, ou encore la conservation séparée des aliments crus et cuits permettent d’éviter les contaminations alimentaires.