Grippe : les pharmaciens autorisés à vacciner dans deux régions

C'est une petite révolution. En Auvergne Rhône-Alpes et en Nouvelle Aquitaine, les pharmaciens sont autorisés à vacciner certains patients contre la grippe. L'objectif étant d'augmenter le nombre de personnes immunisées.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Cette année, Suzanne, une Lyonnaise de 87 ans, a décidé de se faire vacciner contre la grippe par sa pharmacienne. Pas besoin de prendre un rendez-vous. La piqûre se fait dans un local spécialement aménagé. Anne-Sophie Robin Malachane, sa pharmacienne, explique : "Le but, c’est qu’on essaie de recruter des patients qui sont hésitants face à la vaccination. On a quand même fait plus de six ans d’études, et du coup, qu’on nous confie d’autres missions de prévention, c’est vraiment quelque chose avec lequel on est complètement d’accord".

Une expérimentation qui s'adresse seulement aux adultes

Anne-Sophie Robin Malachane a le droit de piquer seulement les adultes, déjà vaccinés au moins une fois contre la grippe. Les femmes enceintes, les enfants et les personnes à risque comme les patients immunodéprimés doivent aller chez leur médecin traitant.

Chaque vaccination est rémunérée à hauteur de 4,50 euros par personne vaccinée, et de 6,30 euros pour celles bénéficiant d’un bon de l’Assurance maladie, envoyé par courrier aux personnes considérées comme vulnérables. Les autorités espèrent améliorer la couverture vaccinale et passer de 48% à 75%.

Colère de l'Ordre des médecins

L’Ordre des Médecins s’oppose à cette nouvelle compétence des pharmaciens. Pour eux, la vaccination reste un geste médical. Selon le Dr Régis Badel du conseil de l’Ordre des médecins du Rhône, "le médecin est le mieux placé pour apprécier les éventuelles contre-indications d’un vaccin vis-à-vis d’un patient. C’est lui qui connaît le mieux son patient, et il est le plus à même de prendre en charge les effets indésirables liés à la vaccination, et immédiats exemple : réactions allergiques qui peuvent se produire immédiatement après une vaccination certes rares mais qui peuvent exister". 

En attendant, l’expérimentation semble déjà bien fonctionner. Depuis le lancement de la campagne de vaccination début octobre, plus de 50.000 patients en ont déjà bénéficié.