Suturer les plaies grâce à des toiles d'araignée ?

Des scientifiques du Massachusetts Institute of Technology, ont eu l’idée de s’inspirer des toiles d’araignée pour faire cicatriser les blessures selon un article de BBC news.

Lucile Boutillier
Rédigé le , mis à jour le
Suturer les plaies grâce à des toiles d'araignée ?
©Fotolia

Au Massachusetts Institute of Technology (MIT), on s’inspire des araignées et plus précisément de leurs toiles. Le site BBC news a relaté les travaux de scientifiques qui ont conçu un ruban adhésif double-face prometteur. Il pourrait en effet se substituer, dans certains cas, aux points de suture.

Tout part de ce constat : les sécrétions des araignées qui deviennent leur toile absorbent l’eau pour mieux accrocher l’insecte capturé. Le ruban adhésif mis au point par ces chercheurs du Massachusetts fonctionne de la même manière. Il est même efficace au bout de quelques secondes seulement dans les tests effectués sur de la peau et des poumons de porc.

L’équipe affirme qu’avec plus de recherches, on pourrait s’en servir à la place des sutures. Il reste toutefois beaucoup de chemin à parcourir avant de tester cette découverte sur l'homme.

Un dispositif qui absorbe l'eau

La suture, ces points qui permettent de refermer une blessure ou une coupure, est parfois à l’origine d’infections et de douleurs. Les colles à tissus vivants, qui existent déjà, peuvent mettre plusieurs minutes à agir et peuvent s’écouler sur d’autres parties du corps.

Les scientifiques se sont donc tournés vers la nature : les araignées sécrètent une matière qui contient des polysaccarides, capables d'absorber l’eau à la surface des insectes presque immédiatement, laissant un emplacement sec où la colle peut accrocher.

Les chercheurs ont cherché à reproduire ce mécanisme : ils ont utilisé de l’acide polyacrylique sur le ruban pour absorber l’eau des tissus humides du corps, ce qui a ensuite activé la colle afin qu'elle tienne plus rapidement.

En ajoutant de la gélatine, le ruban adhésif gardera sa forme pendant quelques jours voire un mois selon la durée nécessaire, affirment les chercheurs.

Testé sur différents tissus

Des tests ont été faits sur différents types de tissus de rat ou de porc, y compris l’intestin grêle, l’estomac, le foie et la peau. « C’est très compliqué de suturer des tissus fins ou fragiles, comme les poumons ou la trachée. Mais avec notre ruban adhésif double-face, on peut le faire en cinq secondes », assure un des auteurs de l’éude, Hyunwoo Yuk.

On pourrait aussi potentiellement s’en servir pou attacher des appareils médicaux à des organes, comme le coeur, « sans causer de dommages ou de complications secondaires liées à des problématiques de perçage". Les chercheurs prévoient maintenant plus de tests sur des animaux.