Soins palliatifs : raconter sa vie pour ne pas être oublié

Depuis 12 ans, Valéria, biographe hospitalière, propose aux personnes en fin de vie de raconter leur histoire. Une manière de quitter leur statut de malade et de laisser une trace à leur famille.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

À l'hôpital de Chartres, elle ne porte pas de blouse blanche mais elle est salariée et fait partie intégrante de l’équipe soignante. Valéria est biographe hospitalière : elle recueille l'histoire des patients gravements malades comme celle de M. Bonny à qui elle rend visite pour la troisième fois. Hospitalisé dans le service d’oncologie-hématologie, il a fait appel à elle pour tout simplement se raconter.

« J’ai un grand besoin de vider mon sac. Il fallait que je raconte mon histoire et puis Valeria est arrivée au bon moment. Maintenant il y’a plus qu’à remplir les pages blanches » confie t-il.

Au-delà du témoignage, chronologique ou pas, émergent aussi les passions, les valeurs, la philosophie du patient mais la biographe suit surtout un fil rouge : tenter de raviver les souvenirs les plus heureux, souvent enfouis ou oubliés par la personne.

Après une dizaine de séances, parfois plus, Valéria retranscrit fidèlement les propos recueillis, ajoute un peu de dramaturgie, sans jamais romancer, dans un livre relié à la main. « Tout a été pensé avec le goût de l’esthétisme pour qu’effectivement ce livre qu’il fasse 20 pages ou 100 pages puisse passer à travers les générations. Pour les familles qui le reçoivent, c’est la mémoire familiale. Ça aide beaucoup au deuil » explique la biographe.
Pour elle, la mort, la vraie, c’est l’oubli, pas la maladie.