Fin de vie : Alain Cocq a décidé de se réalimenter

Après trois jours sans traitement ni alimentation, le quinquagénaire a confié qu’il ne se sentait plus capable de lutter.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Alain Cocq en août 2020.
Alain Cocq en août 2020.

Trois jours de souffrances, sans traitement ni alimentation, ont eu raison de sa détermination. Alain Cocq, atteint d'une maladie incurable et qui voulait se laisser mourir, a accepté le 9 septembre d'être réalimenté et réhydraté.

"Je n'étais plus en capacité de mener ce combat", a confié le quinquagénaire, admis le soir du 7 septembre au CHU de Dijon. Il était revenu sur son refus de soins alors que son état s'aggravait. M. Cocq a assuré à l'AFP qu'"à quelques minutes près", il n'aurait "plus été là pour parler".

A lire aussi : Fin de vie : “Alain Cocq a tout organisé, chaque personne sait ce qu’elle doit faire”

Retour prochain chez lui

Le quinquagénaire a confirmé qu'il envisageait un "retour à la maison d'ici 7 à 10 jours", comme il l'avait annoncé un peu plus tôt sur son compte Facebook. "Le temps de récupérer un peu et de mettre en place une équipe d'hospitalisation à domicile", a-t-il précisé. Il devrait retrouver son modeste appartement du quartier défavorisé des Grésilles et son lit médicalisé.

A lire aussi : VIDEO - Alain Cocq demande le « droit à une mort digne »

Militant du droit à mourir

Dans un récent entretien à l'AFP, il avait pourtant expliqué avoir "décidé de dire stop". "Si c'est pour regarder le plafond comme un con à attendre que ça se passe, non !", avait-il alors expliqué. 

Atteint d'une maladie orpheline qui lui bouche les artères et lui cause d'intenses douleurs, ce militant du droit à mourir dans la dignité avait cessé le 4 septembre au soir tout traitement et alimentation. Il avait demandé à Emmanuel Macron une exception à la loi pour obtenir une injection de barbituriques « à titre compassionnel ».

A lire aussi : Fin de vie : des médecins généralistes souhaitent pouvoir utiliser un puissant sédatif

Trois jours d’hospitalisation

Le soir du lundi 7 septembre, le Dijonnais "souffrait trop" et a été hospitalisé "après une intervention du Samu", selon Sophie Medjeberg. Cette avocate et vice-présidente de l'association Handi-Mais-Pas-Que a été désignée comme mandataire par M. Cocq pour l'assister dans sa fin de vie.

Alain "reprend du poil de la bête; le combat continue mais d'une autre manière", a-t-elle déclaré le 9 septembre à l'AFP, se disant rassurée par le fait que "ses droits fondamentaux aient été respectés".

Alain Cocq a "récusé son refus de soins devant trois témoins et en étant conscient", a ajouté Mme Medjeberg, qui entend "continuer ce combat mais sans ce remue-ménage".

A lire aussi : Agnès Buzyn promet de faciliter la fin de vie à domicile

Une volonté de médiatisation

C'est pourtant bien M. Cocq qui avait médiatisé son combat pour créer un "électrochoc" et alerter sur les limites de la loi Claeys-Léonetti de 2016. Cette loi autorise la sédation profonde mais seulement pour les personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme". Un état que M. Cocq ne pouvait prouver, alors qu'il se dit "en phase finale depuis 34 ans".

Engagé aussi bien pour les droits des personnes handicapées qu'auprès des "gilets jaunes", Alain Cocq souhaitait diffuser son agonie en direct sur Facebook.

Le réseau social avait bloqué la diffusion en vidéo du compte de M. Cocq samedi à la mi-journée au motif que celle-ci contrevenait à ses règles concernant la promotion du suicide ou l'automutilation.

Depuis son lit d'hôpital, Alain Cocq a réclamé à nouveau le vote d'une loi sur la fin de vie. "Dès qu'elle sera votée, je serai le premier à remplir la demande".