Enfants : éviter les accidents domestiques mortels

Une fenêtre mal fermée, de petits objets oubliés sur le coin d'une table, une piscine laissée sans surveillance… Une nouvelle étude de l'Institut de Veille Sanitaire (IVS) rappelle qu'un tiers des accidents de la vie courante pourraient être évités.

Florian Gouthière
Rédigé le
Enfants : éviter les accidents domestiques mortels

Selon les chiffres du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès, 236 enfants sont morts d'un accident de la vie courante en France métropolitaine en 2009. Il s'agit là de la première cause de mortalité des enfants de moins de 15 ans. Or, l'Institut de Veille Sanitaire (IVS) rappelle que près d'un tiers sont évitables.

Pour affiner la prévention, cet organisme a récemment initié un processus destiné à mieux recenser les circonstances de ce type d'accident. Un premier point d'étape de ce travail vient d'être publié ce 21 décembre 2012. Il rappelle que la diminution des risques passe avant tout par une meilleure vigilance de l'entourage adulte et par la prise en compte des comportements propres à chaque classe d'âge.

Des points de vigilance spécifique à chaque étape de la vie de l'enfant

Avant un an, "les trois quarts des accidents graves mettent en cause un manque de surveillance d’un adulte ou un comportement inapproprié : laisser un bébé seul dans son bain, accident de literie dû à un mauvais couchage". La cuisine apparaît aussi être un lieu à haut risque. En effet, à partir de 3 mois, l'enfant attrape les objets à sa portée. Puis, de 6 et 9 mois, il apprend à se déplacer à quatre pattes. Mettant de plus en plus d'objets à la bouche, les risques d'étouffement s'accroissent. Rien de trop petit ne doit être laissé à sa portée.

De 9 et 24 mois, l'enfant se met debout et explore le monde à de nouvelles hauteurs. Les risques augmentent alors en conséquence : chutes, défenestrations, brûlures avec les produits ménagers...

Vers 3 ans, l'enfant sait ouvrir les portes, descendre les escaliers. Là encore, la vigilance des adultes doit augmenter.

Jusqu'à cinq ans, les accidents s'associent directement "aux incapacités liées au développement psychomoteur de l’enfant" : ne pas savoir nager, ne pas être conscient du danger encouru, etc.

Pour les enfants entre 5 et 9 ans, ces incapacités se doublent d'une tendance graduelle à la prise de risque. Au delà de 6 ans, les accidents se produisent de plus en plus à l'extérieur de la maison. Mais même à ces âges, l'enfant n'est pas capable de se rendre compte des risques qu'il prend. Les adultes doivent donc interdire, surveiller, et surtout sécuriser la maison pour éviter les drames.

Les objets domestiques restent impliqués dans la moitié des accidents jusqu’à l’âge de 10 ans. "Par exemple, un accident impliquant une barrière de protection causant une strangulation, une brosse à dent dont le manche se désolidarise et cause un étouffement, obstruction des voies respiratoires par l’ingestion d’une cacahuète, etc."

Au-delà de 10 ans, les accidents s'associent essentiellement à des comportements imprudents ou téméraires. "L'enfant à conscience de prendre un risque mais sans en mesurer toutes les conséquences, comme le jeu du foulard". Parmi les exemples de causes de mortalité fortement représentées après cet âge, l'INVS cite notamment l'emploi d'objets dangereux (outils, armes), manipulés par curiosité ou défi. Elle évoque aussi des chutes et des défenestrations, survenues au cours de jeux d'exploration.

L'étude de l'IVS relève que les accidents de la vie quotidienne touchent sensiblement plus de petits garçons que de petites filles, indépendamment de l'âge. Citant plusieurs études, elle observe que "les garçons ne sont pas freinés par les parents dans leur exploration du monde, on leur laisse plus de libertés de mouvements dans leurs activités et leurs jeux". Une observation loin d'être anodine, qui peut aider améliorer la pédagogie auprès des parents sur ces questions.