349 vies épargnées grâce aux 80 km/h

Deux ans après la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes en dehors des agglomérations et des autoroutes, la déléguée à la Sécurité Routière affirme que 349 vies ont été épargnées grâce à cette mesure.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
349 vies épargnées grâce aux 80 km/h
© Fotolia

L'hypothèse d'un retour à une vitesse de 90 km/h sur le réseau secondaire  a été écarté par la nouvelle Déléguée interministérielle à la sécurité routière (DISR), Marie Gautier-Melleray. Elle a indiqué le 20 juillet que l'abaissement à 80 km/h avait, après deux ans d'expérimentation, "démontré son efficacité".

Selon elle, la mesure a permis d'épargner 349 vies hors agglomération et hors autoroute en France métropolitaine entre le 1er juillet 2018 - date d'entrée en vigueur de la mesure - et le 28 février 2020, par rapport à la moyenne des années 2013 à 2017. Le bilan a été arrêté avant le mois de mars pour ne pas être impacté par la crise sanitaire.

Ces chiffres sont issus du rapport rendu par le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), qui avait été missionné par le Premier ministre d'alors, Edouard Philippe, pour effectuer une évaluation au bout de deux ans. Ce dernier avait introduit une clause de revoyure au 1er juillet 2020. 

A lire aussi : Les routes secondaires limitées à 80 km/h à partir du 1er juillet

Une mesure d’abord impopulaire

Interrogée lors d'un point-presse pour savoir si la mesure était définitivement entérinée, Mme Gautier-Melleray a répondu qu'il ne lui "appartenait pas de (se) prononcer sur l'avenir" et que "la mesure (figurait) dans le code de la route".

Face au mécontentement d'une partie de la population concernant la limitation à 80 km/h de la vitesse maximale sur les routes à double sens sans séparateur central, perçu par certains comme liberticide et anti-ruralité, les départements ont, depuis fin décembre 2019, la possibilité de repasser la limitation à 90 km/h.

A lire aussi : Sécurité routière : les lobbies accélèrent contre la limitation à 80 km/h

Limiter les morts sur la route

A l'annonce de la mesure, Edouard Philippe avait déclaré qu'elle permettrait d'épargner "300 à 400 vies par an", alors que les routes hors agglomération et hors autoroute concentrent plus de la moitié du nombre total de tués.

En deux ans, l'objectif n'a pas été atteint. "Je ne crois pas que 349 vies épargnées puissent nécessairement être considérées comme un échec. Est-ce qu'on peut faire mieux? Oui. Est-ce qu'on doit faire mieux ? Oui", a commenté Mme Gautier-Melleray.

A lire aussi : Accidents de la route : gestes

48% des Français désormais favorables aux 80 km/h

Selon le Cerema, le passage à 80 km/h a par ailleurs fait perdre aux conducteurs en moyenne une seconde par kilomètre sur un trajet quotidien, et la mesure est désormais bien plus acceptée qu'il y a deux ans: 48% des Français y sont favorables (30% en avril 2018), et 20% tout à fait opposés (39,8%).

"On est dans une tendance qu'on avait déjà pu observer pour d'autres mesures très emblématiques de la Sécurité routière, où dans un premier temps il y a une résistance à ce qui est perçu comme étant une atteinte à une liberté. Et le temps passant on se rend compte que finalement la contrainte n'était pas aussi élevée que ce qu'on avait craint (...)", a commenté Mme Gautier-Melleray, en référence au port obligatoire de la ceinture ou au permis à points.