Maladies, médicaments... Attention avant de prendre le volant

Certaines pathologies ou traitements sont incompatibles avec le maintien de la conduite. Il faut alors réévaluer les capacités des patients avec des tests cognitifs et pratiques. Reportage.

Camille Leclercq
Rédigé le , mis à jour le
Conduite : quand il faut réévaluer ses capacités
Conduite : quand il faut réévaluer ses capacités  —  Le Magazine de la Santé

Stéphane est un miraculé. Il y a trois semaines, il a eu un AVC mais il ne souffre d’aucune séquelle visible. Pour reprendre le cours de sa vie, il rééduque son côté gauche, défaillant. 

"Je suis chanceux parce qu’en fait je peux à peu près tout faire dans la vie quotidienne, par contre je ne peux plus conduire. Le fait que je n’analyse pas forcément tout ce qui arrive du côté gauche peut être dangereux pour les autres et pour moi si je conduis", explique Stéphane Gâteau, 42 ans.

Des tests cognitifs et sensoriels

Stéphane doit réévaluer cette aptitude à la conduite avant de reprendre le volant. Cela commence aujourd’hui avec une batterie de tests cognitifs avec l'orthophoniste.

"Au niveau cognitif, il faudra s’assurer que la personne ait le minimum de capacités requises pour avoir une conduite sécuritaire. C’est-à-dire la vigilance, l’attention soutenue et la capacité à déplacer son focus attentionnel d’une chose à une autre", confie le Dr Marie-Claude Roussel, orthophoniste au centre hospitalier de Plaisir.    

Pierre Cassagnes a 68 ans, il a déjà passé les tests cognitifs, il va maintenant passer à la pratique. Depuis son accident ischémique transitoire il y a six mois, il n’a pas touché le volant.  Durant 1h20 de conduite,  tous ses faits et gestes et ses réflexes sont scrutés par une ergothérapeute. Pierre est à l’aise mais 15 minutes après le départ, il commet une erreur.

La monitrice s’empare des pédales, il vient de commettre une erreur d’inattention. Il se demande si c'est une séquelle de son accident. C’est au médecin de trancher.          

L'avis médical

"Il va falloir être conscient que vous avez une fragilité sur cette capacité d’attention sélective. Quand vous allez vous mettre derrière un volant, il va falloir réhausser votre niveau d’attention pour que ce genre d’événement n’arrive pas", lui indique le Dr Anne-Claire d'Apolito, médecin du travail à l'hôpital Raymond-Poincaré, de Garches.

À chaque fois, l’objectif des soignants est le même, tout faire pour que leurs patients puissent reprendre la conduite. 

"Ça peut passer par des aménagements du véhicule comme une boîte automatique par exemple qui allège l’activité de conduite et du réentraînement en auto-école. Parfois, le patient a besoin de se réapproprier de nouvelles habitudes de conduite pour s’adapter à ses nouvelles capacités cognitives et à nouveau reproduire une conduite sécuritaire", explique le Dr Anne-Claire d'Apolito.

Quant à Pierre, il sera réévalué dans quinze jours, sur un autre parcours.