Nez, langue, nombril... quels sont les risques du piercing ?

L'arcade sourcilière, la langue, le nez, le nombril, les oreilles... Les endroits à percer ne manquent. Mais si le piercing est aujourd'hui une pratique répandue, elle n'en reste pas moins sujette à certaines complications et nécessite, de ce fait, le respect de règles d'hygienne strictes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Nez, langue, nombril... quels sont les risques du piercing ?

Le piercing, une pratique ancienne

A la fois forme d'art, phénomène de mode et signe d'appartenance à un groupe, le piercing, qui relève de multiples facettes, ne date pas d'hier.

Cette pratique qui consiste à se percer la peau pour l'orner de bijoux était déjà répandue il y a plus de 4000 ans au Moyen-Orient ainsi que dans certaines tribus africaines où l'anneau dans le nez était utilisé comme une dot. Elle s'est ensuite développée en Inde au cours du 16è siècle où les femmes se percent la narine gauche, symbole du système reproducteur féminin. Cette coutume issue de la médecine indienne est censée faciliter les menstruations et l'accouchement.

Le piercing s'est ensuite frayé un chemin jusqu'en occident dans les années 60, en voyageant avec les hippies qui l'ont rapporté d'Inde, avant d'être adopté par les communautés punks et gothiques.

Aujourd'hui, le piercing est une pratique courante dans nos sociétés qui bénéficie de tout un jargon. En fonction de la partie du corps où il est accroché, on parlera de tragus (cartilage de l'oreille, à l'entrée du conduit auditif), de labret (en dessous de la lèvre inférieure) ou encore de stud (narine). Les bijoux peuvent bien sûr venir se loger dans beaucoup d'autres endroits du corps, sur le ventre, la nuque, la langue et même les parties intimes telles que le clitoris ou le pénis.

Percer, oui mais quels sont les risques ?

Percer sa peau n'est toutefois pas un acte anodin. La coupure expose à des risques d'infection par des bactéries ou des virus introduits par le biais des instruments. Ces infections peuvent être bénignes dans le cas de germes communs tels que les streptocoques ou les staphylocoques, ou plus graves s'il s'agit des virus de l'hépatite B et C ou du sida.

Il existe aussi un risque d'allergie aux matériaux, notamment au nickel, que l'on ne peut pas toujours prévoir à l'avance.

Il est donc nécessaire de s'assurer du sérieux des professionnels du piercing avant de passer à l'acte. Ces derniers doivent avoir déclaré leur activité auprès du préfet du département du lieu d'exercice et avoir suivi une formation aux conditions d'hygiène et de salubrité.

Leur travail est ainsi soumis à des règles strictes dictées par un décret paru au Journal officiel en 2008 :

  • le matériel pénétrant la barrière cutanée ou entrant en contact avec la peau ou la muqueuse du client et les supports directs de ce matériel doivent être à usage unique et stériles ou stérilisés avant chaque utilisation ;
  • les locaux doivent comprendre une salle exclusivement réservée à la réalisation de ces techniques ;
  • la peau du client est isolée des éléments permanents du pistolet perce-oreille par un élément jetable et à usage unique ;
  • le bijou de pose et son support sont fournis stériles dans un emballage hermétique qui en garantit la stérilité jusqu’à son utilisation ;

Par ailleurs, il est interdit de percer la peau d'un mineur sans le consentement écrit des parents.

Les gestes pour éviter les complications

Le délai de cicatrisation varie en fonction des zones percées. Pendant cette durée, il est nécessaire de suivre une hygiène rigoureuse :

  • lavage des mains à l’eau et au savon avant de manipuler le bijou qui doit rester en place ;
  • nettoyage avec un antiseptique deux fois par jour ;
  • éviter les baignades ;
  • ne pas exposer la plaie au soleil.

Au moindre signe évocateur d'une infection (rougeurs, gonflements, démangeaisons…), il est recommandé de consulter son médecin.

 

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