Qu'est-ce que la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, détectée pour la première fois en France ?

Ce virus peut provoquer une fièvre hémorragique sévère, avec un taux de létalité de 5 à 30 %, alerte Santé publique France.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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L’infection par le virus de la FHCC reste "le plus souvent asymptomatique" ou provoque très peu de symptômes chez l’être humain
L’infection par le virus de la FHCC reste "le plus souvent asymptomatique" ou provoque très peu de symptômes chez l’être humain  —  Shutterstock

Gare aux tiques dans le Sud de la France. Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) a été détecté dans les Pyrénées-Orientales, rapporte Santé publique France. Une première en France, pour ce virus déjà responsable d’une dizaine de contaminations en Espagne et de plusieurs décès de patients depuis 2013.

Le virus de la FHCC a été identifié sur des tiques du genre Hyalomma marginatum, collectées sur des bovins. Des analyses confirmées par le CNR (Centre national de référence pour les Fièvres Hémorragiques Virales) de l’Institut Pasteur, qui établissent donc pour la première fois la présence du virus en France.

Comment se transmet la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ?

La FHCC est une maladie due à un virus de la famille des Nairovirus, transmise à l'homme par la piqûre d'une tique du genre Hyalomma marginatum adulte infectée. Dans de rares cas, la transmission à l’être humain est également possible par le contact direct avec le sang ou les fluides corporels d'un animal ou d'un être humain infecté, lors d'une courte période après l'infection.

Les autorités se veulent toutefois rassurantes : "aucun cas autochtone (infection acquise sur le territoire français) n’a été détecté chez l’humain en France à ce jour".

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Quels sont les symptômes de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ?

Comme le précise Santé publique France, l’infection par le virus de la FHCC reste "le plus souvent asymptomatique" ou provoque très peu de symptômes chez l’être humain. Les symptômes de la fièvre de Crimée-Congo se limitent généralement à un syndrome grippal accompagné de troubles digestifs

Dans les cas les plus graves, "l’apparition des symptômes est brutale, avec de la fièvre, des myalgies (douleurs musculaires), des vertiges, une raideur et des douleurs de la nuque, des douleurs dorsales, des céphalées, une sensibilité des yeux et une photophobie (sensation de gêne provoquée par la lumière)", selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La FHCC a un taux de létalité de 5 à 30 % en fonction des régions du monde.

Comment se protéger de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ?

Après une piqûre de tique, la durée d’incubation du virus "est, en général, d’un à trois jours, avec un maximum de neuf jours", détaille l’OMS. Durant cette période, il est nécessaire de surveiller son état de santé et de consulter un professionnel de santé rapidement en cas d'apparition de symptômes. 

Il n'existe pour l'instant aucun vaccin contre la FHCC. Le principal moyen de se protéger contre le virus reste donc de se protéger des piqûres de tiques. Plusieurs bons réflexes sont à suivre : 
- Porter une tenue vestimentaire adaptée lors de vos promenades ou de vos balades en forêt, comme des vêtements longs pour limiter la zone de piqûre de la tique ;
- Éviter de marcher au milieu des herbes et des buissons ;
- Utiliser des répulsifs, en respectant les conditions d'usage ;
- Inspecter ses vêtements et sa peau pour détecter toute trace de tique et s'en débarrasser ;
- Utiliser un tire-tique pour retirer immédiatement la tique.

La fièvre du Congo menace-t-elle les français ?
La fièvre du Congo menace-t-elle les français ?  —  Le Mag de la Santé - France 5