Phtalates : quels sont les risques pour la santé ?

Les phtalates sont des pertrubateurs endocriniens présents dans de très nombreux produits du quotidien. Mais quels sont leurs effets sur notre organisme ? Et comment les éviter ? Reportage.

Lucile Degoud
Rédigé le
Exposition aux phtalates : Marina fait le test !
Exposition aux phtalates : Marina fait le test !  —  Le Mag de la Santé - France 5

Vernis à ongles, déodorant, lessive, jouets, plats préparés... Ces produits du quotidien ont un point commun : ils contiennent tous des phtalates, des substances chimiques utilisées comme plastifiants. 

Pour mesurer leur exposition aux phtalates, plus de 450 lycéens d'Île-de-France ont accepté de participer à une étude. Ils ont porté un bracelet pendant une semaine. Au Magazine de la Santé aussi, Marina aussi s’est prêtée au jeu. "Je ne sais pas du tout pour l’instant à quoi m’attendre, mais je trouve l'opération intéressante. C'est parti pour les 7 jours, je ne l’enlèverai pas, c’est promis. Je le garde tout le temps sur moi et j’ai hâte de connaître les résultats", explique Marina Carrère d'Encausse.

Sols en vinyles, déodorants et parfums en cause

Maquillage, lavage des mains, sur le plateau de l’émission ou encore dans le train... Marina n’a pas quitté son nouveau bracelet. Après 7 jours, direction le laboratoire d’analyses, à Strasbourg.

"On a comparé les résultats de Marina avec les autres adultes qui ont participé à l’expérience. En plus des lycéens, il y avait également des enseignants et des proviseurs. Sur une cinquantaine d’adultes, à peu près, qui ont participé à l’expérience, Marina se retrouve dans la moyenne. Les phtalates le plus retrouvés sont le DINP, le DEP et le DMP", explique Anissa Boualaoui, étudiante en pharmacie toxicologie, coordinatrice du projet PELIF.

"Le DINP se retrouve principalement dans les revêtements de sols en vinyle. Le DEP, dans les cosmétiques, les fixateurs des parfums, des déodorants. Le DMP est également un phtalate qu’on retrouve principalement dans les cosmétiques", poursuit Anissa Boualaoui.

Prématurité, troubles du langage, cancer, infertilité...

Tous les participants à l’étude sont exposés aux phtalates. Sans surprise, car ces perturbateurs endocriniens sont partout. Ce n’est pas sans danger pour la santé.

"Les risques sont principalement l’exposition pendant la grossesse, qui va induire des effets sur la prématurité. Les femmes les plus contaminées vont avoir des enfants 3 fois plus impactés par les troubles du langage, ce qui est considérable. On a aussi des impacts sur la qualité du sperme chez les hommes. On parle d'un syndrome des phtalates. En France, on peut considérer qu'en 50 ans, on a perdu deux spermatozoïdes sur trois. Enfin, on a aussi des impacts sur le long terme, type cancer du sein, cancer de la prostate", liste André Cicolella, chimiste toxicologue et président du Réseau Environnement Santé.

Comment éviter les phtalates ?

Il est impossible de savoir à partir de quel niveau d’exposition les phtalates sont toxiques. La bonne nouvelle toutefois est qu'il existe quelques gestes simples permettant de réduire les risques, comme :

- Ne pas réchauffer de plastique au micro-ondes.
- Privilégier une assiette ou un contenant en verre.
- Choisir des cosmétiques labellisés Écocert.
- Enlever la poussière et aérer régulièrement son intérieur.