Masques réutilisables : quelles garanties d'efficacité ?

Dans les supermarchés ou même dans la rue, un grand nombre de personnes portent des masques en tissu. Mais comment les choisir ?  Commnent juger de leur qualité ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

La course à la fabrication de masques réutilisables est lancée. Pour rassurer le consommateur, certains fabricants mettent en avant une "norme" AFNOR. Une mention qui n'est pas forcément gage de qualité.

Des recommandations mais pas d'obligations

“Ce n’est pas une norme, c’est une spécification, indique Olivier Peyrat, Directeur Général de l'Association Française de Normalisation (AFNOR). Elle a été établie en un temps record, en une semaine avec le concours de 150 experts : des industriels, des médecins, des sapeur-pompiers. C'est donc le résultat de cette mise en commun d’expériences. L’industriel qui l'utilise est seul responsable : il s'engage à avoir respecté tous les principes et toutes les recommandations AFNOR."

Il s'agit donc d'un processus de fabrication recommandé mais pas obligatoire. 

Masques "grand public"

D’autres industriels mentionnent quant à eux l’appellation “masques grand public”, encadrée par le gouvernement. Ces masques sont reconnaissables grâce à un logo. Mais avant de l'apposer, les fabricants ont l’obligation de faire tester leurs prototypes par un tiers compétent. Parmi eux : la Direction Générale de l’Armement (DGA).

“Ce que fait la DGA ce n’est pas une certification. C’est une mesure qui va permettre de caractériser le matériau des masques et qui pourra être utilisée par l’industriel pour faire valoir son produit, explique Raymond Levet, ingénieur général à la Direction Générale de l'Armement. On mesure deux propriétés des matériaux qui constituent les masques et qui ne sont pas visibles à l’oeil nu : la perméabilité à l’air et l’efficacité de filtration vis à vis des particules."

Les masques doivent être respirables mais aussi capables de filtrer 70 à 90% des particules, selon le modèle. A ce jour, 390 prototypes ont passé les tests de la DGA avec succès.

La quantité avant la qualité ?

Mais, pour le Dr Michaël Rochoy, médecin généraliste et co-créateur du collectif Stop Postillons, la qualité des masques n’est pas le coeur du problème. “Le problème, ce n'est pas tellement la norme et la certification. Le plus important c’est que tout le monde ait un masque. Il faut vraiment que ce soit fait dès aujourd’hui parce que les gens qui seront en réanimation le 15 mai sont ceux qui seront contaminés aujourd’hui.”
Qu’il soit fait-maison, fabriqué par un artisan ou un industriel, le masque est aujourd’hui un accessoire indispensable pour protéger les autres.  Mais attention les gestes barrières restent indispensables.