Des médecins veulent utiliser l’immunothérapie pour les patients covid les plus fragiles

Des professeurs de médecine demandent aux autorités françaises d’autoriser l’immunothérapie pour les patients à risque de développer une forme grave du COVID. Cela pourrait diviser par trois le risque d’hospitalisation.  

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

En octobre dernier, alors qu’il est infecté par la Covid-19, Donald Trump s’affiche sur les réseaux sociaux en pleine forme. Le président des Etats-Unis fait alors un coup de pub mondial pour un traitement prometteur, le Regeneron. 

Il s'agit d'une immunothérapie qui consiste à injecter, au tout début de l’infection, des anticorps permettant aux patients les plus fragiles de mieux se défendre contre le virus et d’éviter de développer une forme sévère de la Covid. 

Ces traitements, administrés par perfusion, ne sont pas destinés à être utilisés à grande échelle. Ils s’adressent simplement aux patients les plus à risque comme les personnes âgées, celles qui souffrent de diabète, d’hypertension, d’obésité, de cancers ou de maladies auto-immunes. 

Réduction du risque d'aggravation de la maladie

Ces dernières semaines, plusieurs molécules ont été testées et leur efficacité validée par une étude clinique. Le Pr Djillali Annane, chef du service de réanimation de l’Hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine), explique : “les patients qui ont reçu le placebo, 15% d’entre eux ont dû être hospitalisés. Alors que ceux qui ont reçu l’anticorps monoclonal, seuls 4% ont été hospitalisés. On voit bien la protection que ce traitement apporte pour empêcher le virus de produire des dégâts à l’intérieur de l’organisme”. 

Demande d'une autorisation temporaire d'utilisation  

L’immunothérapie viendrait donc compléter un arsenal thérapeutique jusqu’ici limité contre le coronavirus. En amont, il y a les vaccins et, à l’autre bout de la chaîne de soins, les corticoïdes pour réduire l’inflammation chez des malades graves et éviter la réanimation. Mais, entre les deux, rien !  L'immunothérapie permettrait donc d’éviter l’aggravation de nombreux patients. 

Plusieurs médecins appellent donc les autorités sanitaires à autoriser ce traitement le plus rapidement possible. Ils espèrent obtenir une autorisation temporaire d’utilisation, comme aux Etats-Unis ou au Canada.