Covid : la fuite du virus d'un laboratoire jugée "hautement improbable"

L’OMS en mission à Wuhan, en Chine, tente de comprendre les origines de la pandémie de covid. L’hypothèse la plus probable est celle d’une transmission du virus entre deux espèces animales, avant une contamination à l’humain.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration. Une rue de la ville de Wuhan, en Chine.
Image d'illustration. Une rue de la ville de Wuhan, en Chine.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Andrew Joseph Braun

D’où vient le coronavirus ? Après quatre semaines à Wuhan en Chine, des experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) annoncent ce 9 février n’avoir pas pu à ce jour percer les origines de la pandémie de covid-19. Mais plusieurs hypothèses émanent tout de même de leurs observations conduites dans le berceau de l’épidémie.

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Deux animaux, mais lesquels ?

Ainsi, selon ces experts, l’hypothèse la plus probable est celle d’une transmission du virus depuis un premier animal puis un deuxième, désigné comme "l'hôte intermédiaire", avant une contamination à l’humain. Cette piste demande toutefois "des recherches plus spécifiques et ciblées", selon Peter Ben Embarek, chef de la délégation de l'OMS en Chine.

Il faudra notamment identifier les deux espèces animales impliquées dans cette chaine de transmission. Jusqu’ici, la chauve-souris et le pangolin ont déjà été pointés du doigt mais ces hypothèses doivent être vérifiées.

Le "rôle exact" du marché de Wuhan dans la propagation du virus reste "inconnu", concède l'OMS. Ce marché, où étaient vendus des animaux sauvages vivants, reste le premier foyer connu de covid-19.

La piste des aliments surgelés

Une autre hypothèse a ensuite été évoquée : celle d'une transmission du virus "via le commerce des produits surgelés". Pour Peter Ben Embarek, "il serait intéressant d'examiner si un animal sauvage congelé qui a été infecté a pu être un vecteur potentiel".

La Chine a fait état ces derniers mois de nombreux échantillons "positifs" au coronavirus sur des produits alimentaires importés de l'étranger. Une contamination par la chaîne du froid souvent évoquée par le pays, car elle tend à accréditer la thèse d'une importation du virus.

Fuite d’un laboratoire ?

En revanche, la théorie d’une fuite du virus d'un laboratoire a été jugée "hautement improbable". Cette thèse avait notamment été défendue par l'administration de l'ancien président américain Donald Trump. Ce dernier avait directement accusé l'institut de virologie de Wuhan, qui mène des recherches sur des pathogènes dangereux, d'avoir laissé s'échapper le coronavirus, volontairement ou non.

Pas de propagation avant décembre 2019 ?

Dernier point : "il n'y a pas assez de preuves [...] pour déterminer si le Sars-Cov-2 s'est propagé à Wuhan avant décembre 2019", a indiqué Liang Wannian, chef de la délégation de scientifiques chinois, lors d'une conférence de presse.

La métropole du centre de la Chine, à l'épicentre de l'épidémie en janvier 2020, a été l'endroit du monde où les premiers cas de covid-19 ont été rapportés. Mais plusieurs indices regroupés notamment dans une étude américaine évoquaient une possible circulation du virus à Wuhan dès le mois d'août 2019.

En France aussi, des analyses a posteriori de scanners thoraciques ou de prélèvements sanguins effectués dans les hôpitaux ont par ailleurs fait état de la présence possible du virus dès le mois de décembre 2019 en Seine-Saint-Denis et dès le mois de novembre 2019 en Alsace. Autant de présomptions qu'il faut analyser avec précision pour espérer retracer un historique clair de l'épidémie.

"Besoin de temps et d’efforts"

La mission de l’OMS sur les origines de la transmission du virus à l'humain doit se poursuivre et l’organisation a déjà prévenu qu’il faudrait s'armer de patience avant de trouver une éventuelle réponse. "Nous sommes dans un processus et nous avons besoin de temps et d'efforts pour comprendre" ce qui s'est passé, a ainsi expliqué à l'AFP le docteur Hung Nguyen-Viet, co-directeur du programme sur la santé humaine et animale à l'Institut international de recherche sur l'élevage à Nairobi.

Mais si les conclusions de l’OMS sont aussi vivement attendues, c’est parce qu’elles devraient permettre de mieux lutter à l’avenir contre une prochaine épidémie.