Covid-19 : le rétablissement des poumons à l'origine de tests positifs après guérison

Les tests positifs des malades du coronavirus guéris sont liés à la présence de cellules ayant persisté dans les poumons après la guérison, rassure l'OMS. Une piste qui écarte pour le moment celle d’une réinfection.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Magic mine

Comment expliquer les dizaines de cas de patients testés positifs au coronavirus après guérison ? Cette question, qui interroge les scientifiques depuis plusieurs semaines, a peut-être trouvé une réponse.
Interrogée par l'AFP le 6 mai, l'OMS a indiqué "être au courant de patients" de ce type. Et son interprétation est rassurante : "D'après ce que nous savons aujourd'hui, sur la base de données très récentes, il semble que ces patients expulsent du matériel ayant persisté dans les poumons, dans le cadre de la phase de rétablissement" indique l'Organisation.

Mieux, ce n’est pas parce du virus est détecté qu’il est actif et qu’il peut être transmis à une autre personne. "Nous devons collecter systématiquement des échantillons pour mieux comprendre combien de temps ils abritent du virus vivant", a ajouté l’OMS.

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Des "cellules mortes" qui "remontent"

Mais que signifie l’expression "matériel ayant persisté dans les poumons" ? Dans une interview accordée à la BBC le 3 mai dernier, la docteure Maria Van Kerkhove, une des responsables de la gestion de la pandémie à l'OMS, explique qu'il s'agit de "cellules mortes" des poumons, infectées pendant la maladie, et qui contiennent encore des traces du SARS-CoV-2.

"Quand les poumons guérissent, des cellules pulmonaires mortes remontent" poursuit-elle. Et "ce sont ces fragments de poumons qui sont testés positifs à la PCR" puisque ce test détecte le génome du virus, qu'il soit encore actif ou non. En résumé, "ce n’est pas une réinfection, ce n’est pas une réactivation, cela fait partie du processus de guérison" insiste cette spécialiste des maladies infectieuses.

La question de l’immunité toujours en suspens

Cette analyse est une bonne nouvelle, mais elle ne signifie pas que les patients guéris une première fois sont définitivement immunisés. Car même si des anticorps sont détectés dans les trois semaines qui suivent la maladie, leur présence n’est pas synonyme de protection immunitaire. "Est-ce que cela signifie que les personnes sont immunisées ? Qu’elles bénéficient d’une protection solide contre une réinfection ? Et dans ce cas, combien de temps dure cette protection ? Nous ne savons pas" reconnaît la docteure Van Kerkhove au micro de la BBC.

L’OMS travaille encore à trouver des réponses à ces questions cruciales. Pour le moment, les experts ne peuvent qu'extrapoler à partir des autres coronavirus, qui ne confèrent pas d'immunité à vie. Le Sras de 2003 par exemple, proche cousin du SARS-CoV-2, ne déclenchait chez les malades qu’une immunité de quelques mois seulement.