Aérer, le nouveau geste barrière contre la covid ?

La lutte contre la covid passe aussi par un geste simple et gratuit : l’aération de lieux clos. Ouvrir régulièrement ses fenêtres permettrait d’éliminer les aérosols et donc de diminuer le risque de contamination.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / r.classen

Se laver les mains, porter un masque, garder ses distances… et aérer les lieux clos ? Ce geste simple réduit le risque de transmission du coronavirus, selon de nombreux spécialistes.

Et pour cause : les nuages de particules virales, appelés aérosols, expirés par une personne infectée, sont suspectés de pouvoir flotter en suspension pendant de longues durées, jusqu'à plusieurs heures. Renouveler l'air intérieur et créer des courants d'air permet de les éliminer et donc de diminuer le risque de contamination.

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Apporter "autant d’air extérieur que possible"

"On connaît tous très bien un autre aérosol, la fumée de cigarette. Lorsque vous avez un fumeur dans une pièce, que faites-vous ? Vous ouvrez la fenêtre pour faire partir le nuage de fumée ! Avec le nuage invisible d'aérosols de coronavirus, il convient de faire la même chose", explique à l'AFP l'épidémiologiste Antoine Flahault.

C’est d’ailleurs ce que conseillent les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), qui ont actualisé leurs recommandations le 5 octobre : "Évitez les espaces intérieurs très peuplés et assurez-vous que les espaces intérieurs sont correctement ventilés en y apportant autant d'air extérieur que possible".

Alerte des scientifiques

Les CDC ont aussi officiellement ajouté les aérosols à la liste des modes de propagation possibles du coronavirus, même si le principal reste selon eux les gouttelettes respiratoires type postillons projetées à proximité par une personne infectée.

L'instance américaine s'est ainsi rangée à l'avis de nombreux scientifiques, qui plaident depuis des mois pour une meilleure prise en compte du risque des aérosols.

En juillet dernier notamment, plus de 200 scientifiques internationaux alertaient sur le risque de transmission aérienne et appelaient l’OMS à recommander une ventilation des espaces publics intérieurs. Un conseil qui figure depuis plusieurs mois dans les messages de plusieurs gouvernements, dont le gouvernement allemand.

Renouveler l’air "six fois par heure" ?

Mais à quelle fréquence faut-il aérer ? "On recommande le renouvellement complet de l'air d'une pièce au moins six fois par heure. C'est très exigeant", répond le Pr Flahault, directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève.

Dans certains lieux spécialement équipés, ce renouvellement de l'air peut être assuré par des appareils de ventilation mécanique, dont les filtres doivent être bien entretenus.

"Six fois par heure, c'est ce que l'on retrouve dans les TGV ou les avions, où l'air est très sûr en termes de qualité microbienne. Dans la plupart des espaces clos habituels, on n'arrive pas à ce niveau de ventilation. Donc le mieux est d'aérer le plus souvent les pièces fermées", juge le Pr Flahault.

Cumuler aération et autres gestes barrière

Pour autant, et comme c'est le cas des autres gestes barrière, la ventilation seule ne suffit pas.

Pour le Pr Flahault, il faut "cumuler les mesures de protection : minimiser le nombre de personnes dans la pièce, ne pas y rester trop longtemps, maintenir une distance physique, porter un masque en permanence, se laver les mains régulièrement et éviter de trop parler, chanter ou crier", pour projeter le moins possible de particules virales si on est infecté.