Covid-19 : la perte d’odorat enfin élucidée

L’anosmie, ou perte d’odorat, est l’un des symptômes précoces les plus fréquents du covid-19. Des chercheurs français ont récemment décrypté ses mécanismes.  

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Jusqu’ici, nous ne connaissions pas tous les rouages cachés derrière la perte de l’odorat causée par le covid. Mais en mai, une étude supervisée par l’Institut Pasteur a révélé que le virus pouvait pénétrer loin, et même très loin dans notre nez, jusqu’à notre cerveau.

"Les neurones olfactifs constituent une porte d’entrée pour le virus, vers le système nerveux central, et vers le cerveau. Et donc ce qu’on pense c’est que le virus rentre dans les neurones olfactifs, et puis s’accroche le long des neurones du nerf olfactif pour arriver jusqu’au cerveau, c’est ça qui a été démontré dans cette étude" explique le Pr Emmanuel Flamand-Roze, neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Le virus entre dans les neurones olfactifs

Dans nos narines, le virus vient d’abord faire disparaître les cils olfactifs, qui sont les récepteurs des odeurs qui nous entourent. Puis le virus infecte les neurones, remonte le nerf et atteint le bulbe olfactif. L’ensemble du système est déréglé et l’infection peut durer plusieurs semaines. 

Et cette étude va plus loin, puisqu’elle suggère un lien entre l’infection par le nez et les atteintes neurologiques en cas de Covid, comme les troubles de la mémoire ou de la concentration. 

Si on considère que la porte d’entrée vers le cerveau, pour le virus, c’est le nez, à ce moment-là, si on traite la persistance du virus dans le nez, on peut imaginer qu’on va améliorer non seulement les troubles de l’odorat, mais aussi, peut-être, améliorer ou limiter les troubles neurologiques qui persistent parfois ” ajoute le professeur. 

L’étude permet ainsi de comprendre pourquoi les tests PCR par écouvillon peuvent en fait passer à côté du virus, logé bien trop loin dans notre nez.