Etats-Unis : un variant se propage dans une maison de retraite malgré la vaccination

Un variant du coronavirus s’est propagé dans une maison de retraite américaine, entraînant une explosion de cas chez des résidents pourtant vaccinés à 90%. Que nous apprend cette étude de cas ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Andrey_Popov

Des résidents d’une maison de retraite vaccinés à plus de 90%, un variant du coronavirus et une flambée des cas de covid. C’est le cocktail explosif sur lequel se sont penchés les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) américains, qui publient une étude de cas le 21 avril.

44 contaminés, dont 22 vaccinés

L’affaire se déroule dans une maison de retraite du Kentucky, aux États-Unis, dans laquelle 90,4% des résidents ont été vaccinés contre le covid. En mars, un membre non-vacciné du personnel introduit dans l’établissement un variant du coronavirus.

Peu de temps après, les cas de covid explosent : 44 personnes, dont 24 résidents et 20 personnels soignants sont contaminés. Parmi eux, respectivement 18 résidents et quatre soignants avaient pourtant reçu deux doses du vaccin Pfizer.

La vaccination "essentielle", mais pas suffisante…

Que montre cette étude ? Que la vaccination comme seule stratégie de lutte contre le covid-19 a ses limites.

Bien qu'"essentielle", elle doit être accompagnée d'une "attention continue à la prévention des infections et aux pratiques de contrôle", soulignent les Centres de prévention et de lutte contre les maladies. Ils citent notamment le lavage des mains, le dépistage en continu pour identifier les cas, l'isolement des personnes contaminées et la quarantaine des cas contacts et ce, "indépendamment de la vaccination".

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…Surtout face aux variants

Une stratégie d’autant plus vraie quand des variants du coronavirus sont en jeu. Dans le cas de la maison de retraite du Kentucky, le variant importé n’a pas été identifié précisément, car il ne figure pas (encore) sur la liste des variants "préoccupants" (VOC) ou "à suivre" (VOI).

Il possède néanmoins plusieurs mutations connues : la D614G, qui semble augmenter la transmissibilité du virus, et le E484K, présente dans le variant brésilien ou dans le variant sud-africain. Cette mutation est suspectée de réduire l’efficacité des anticorps anti coronavirus et des vaccins anti covid développés jusqu’ici.

Moins de formes graves chez les vaccinés

Mais l’étude va plus loin. La publication offre en effet un comparatif édifiant de la vulnérabilité des personnes contaminées, selon qu'elles soient vaccinées ou non.

Parmi les résidents contaminés, par exemple, seul un tiers des vaccinés ont souffert de symptômes, contre 83% des non-vaccinés. Et seuls 11% des vaccinés ont dû être hospitalisés, contre deux tiers des non-vaccinés. Enfin, un seul résident vacciné sur 18 a succombé au virus. Parmi les six non-vaccinés, deux sont décédés.

Si la vaccination ne protège pas à elle seule contre le covid, elle semble néanmoins protéger des formes graves du covid et des décès, comme le prédisaient les essais cliniques.

Se vacciner pour protéger les autres

Enfin, l’étude rappelle que se vacciner, c’est aussi protéger les autres puisqu’ici, le variant a été introduit par une personne non vaccinée. "Pour protéger les résidents des maisons de retraite médicalisées, il est impératif que les personnels soignants, ainsi que les résidents, soient vaccinés", soulignent donc les auteurs du rapport.