Le vaccin Pfizer serait moins efficace contre le variant sud-africain

Une étude israélienne montre que le vaccin Pfizer/BioNTech serait moins efficace contre le variant sud-africain du coronavirus, qui serait capable de "franchir" les défenses du vaccin mieux que les autres formes du virus. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le vaccin Pfizer serait moins efficace contre le variant sud-africain
Crédits Photo : © Shutterstock / Roger Brown Photography

A première vue, c'est peu : en Israël, moins de 1% des contaminations sont dues au variant sud-africain. Mais parmi les personnes ayant reçu les deux doses nécessaires du vaccin, "le taux de prévalence du variant sud-africain était huit fois plus élevé que chez les personnes non vaccinées", selon une étude menée par l'université de Tel-Aviv et Clalit, principale caisse d’assurance maladie du pays.

"Cela veut dire que le vaccin Pfizer/BioNtech, bien qu'extrêmement protecteur, n'offre probablement pas le même niveau de protection contre le variant sud-africain du coronavirus" que contre les autres formes du virus, détaille l'étude.

Franchir la protection du vaccin

"Le variant sud-africain est capable, dans une certaine mesure, de franchir la protection du vaccin", explique Adi Stern, professeure à l'université de Tel-Aviv et co-auteure de l'étude. Mais vu le "très petit nombre de personnes vaccinées infectées" par le variant sud-africain, c'est "statistiquement insignifiant", estime-t-elle.

Deux études publiées en février dernier dans la revue New England Journal of Medicine, menées par les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna, avaient montré une présence d'anticorps inférieure après vaccination chez les personnes infectées par le variant sud-africain, indiquant une protection réduite. L'étude israélienne est la première à évaluer la capacité du variant sud-africain à contourner le vaccin.

Contrer les variants

Ces résultats pourraient aider les Etats sur la meilleure façon d'assouplir les restrictions. Combiner les vaccins, porter le masque et d'autres mesures barrières "empêche très probablement les variants du virus, y compris le sud-africain, de se propager" selon Ran Balicer, directeur des innovations chez Clalit et l'un des auteurs de l'étude, même si ce dernier a apparemment la capacité de déjouer le vaccin Pfizer/BioNtech.

Une autre piste dans la lutte contre les variants est celle des vaccins de deuxième génération. L'UE va lancer une négociation pour commander 1,8 milliard de doses supplémentaires de vaccins anti-Covid dits de "2e génération", pour s'adapter aux futures mutations du coronavirus. 

Anticiper les mutations

L'objectif est d'anticiper l'émergence de variants du nouveau coronavirus, contre lesquels les vaccins actuellement administrés pourraient s'avérer impuissants, ce qui nécessiterait de déployer des vaccins de nouvelle génération modifiés en conséquence.

"Face aux variants qui vont arriver, il faut qu'on se prépare à donner aux gens de nouvelles doses de vaccins, probablement dès cette année, et probablement ensuite dans les deux années qui viennent", explique un membre de la Commission européenne. L'exécutif européen, qui négocie au nom des Vingt-Sept, veut donc conclure un contrat pour l'achat de 900 millions de doses, assorti d'une option pour 900 millions supplémentaires, dont les livraisons pourraient commencer dès cette année. De quoi assurer ses arrières et éviter à l’Union européenne de revivre les déboires de la campagne de vaccination actuelle, ryhtmée par les retards de livraisons des différents vaccins.