La pollution responsable de 10% des cas de cancer

Selon l’Agence européenne pour l’environnement, un cancer sur 10 est lié à la pollution. Elle affirme que la majorité des cas sont évitables.

La rédaction d'Allo Docteurs
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L'air du métro est aussi pollué
L'air du métro est aussi pollué  —  Le Magazine de la Santé - France 5

L'Europe, qui ne représente que 10 % de la population mondiale, compte 23 % des nouveaux cas de cancer et 20 % des décès. Comment explique-t-on ces chiffres ? Selon l'Agence européenne pour l’environnement la pollution est en partie en cause. 

"L'exposition à la pollution de l'air, au tabagisme passif, aux rayons ultraviolets, à l'amiante, à certains produits chimiques et à d'autres polluants sont à l'origine de plus de 10% des cas de cancer en Europe"
, a révélé l'Agence européenne pour l’environnement dans un communiqué.

Différentes sources de pollution en cause

La pollution de l’air est liée à environ 1 % des cas de cancers en Europe et provoque environ 2 % des décès dus au cancer. Si l’on se focalise sur le cancer du poumon, ce chiffre s’élève à 9 %. Récemment, des études ont aussi détecté un lien entre l’exposition à long terme aux particules et des cas de leucémie.

L’exposition à la fumée de tabac peut augmenter le risque de cancer de 16 % chez les non-fumeurs. C’est ce que l’on appelle le tabagisme passif. Plus de 30 % des Européens inhalent de la fumée chez eux, au travail ou dans les lieux publics.  

Le radon, un gaz radioactif naturel contenu à l’intérieur de bâtiments, est lié à près de 2 % des cas de cancer. Il serait même en cause dans un cas de cancer du poumon sur dix. 

Près de 4 % des cancers s’expliquent par les rayons UV. L’exposition au soleil a des conséquences graves : le mélanome, cancer de la peau, touche de plus en plus d’Européens.

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Ensuite, des substances chimiques utilisées sur les lieux de travail et libérées dans l’environnement sont cancérigènes. Dans le viseur : le plomb, l’arsenic, le chrome, le cadmium, l’acrylamide, les pesticides, le bisphénol A et les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Ces substances sont suspectées de s’attaquer à plusieurs organes.  

Enfin, l’amiante est un cancérigène connu. Il est associé au mésothéliome, au cancer du poumon, du larynx et des ovaires. Bien que l’Union Européenne ait interdit l’amiante en 2005, il reste présent dans des bâtiments. Les ouvriers qui font des travaux de rénovation et de démolition y sont donc exposés. Et même longtemps après été en contact avec une forme d’amiante, des cancers peuvent se développer. L’amiante est responsable de 55 à 88 % des cancers du poumon d’origine professionnelle. 

Pas une fatalité, selon l'Agence européenne

Tous ces chiffres pourraient néanmoins diminuer. L’Agence européenne pour l’environnement estime que la "mise en œuvre rigoureuse des politiques existantes" permettraient de drastiquement baisser la pollution et donc les risques de cancers. "Les cancers déterminés par l'environnement et dus à des radiations ou à des carcinogènes chimiques peuvent être réduits à un niveau presque négligeable", assure Gerardo Sanchez, un expert de l'Agence européenne.