La chasse au plastique dans les crèches

Jouets, biberons, couverts, tétines, poupées, ballons... Depuis 2018, les crèches de la mairie de Paris font la chasse au plastique et aux perturbateurs endocriniens pour limiter l’exposition des plus jeunes.

Céline Morel
Rédigé le , mis à jour le

Leila, Adèle, Olivia, Alba… sont des petites filles qui aiment jouer et comme tous les enfants de leur âge, elles adorent aussi mâchouiller tout ce qui passe entre leurs mains.

Dans cette crèche, cette habitude comporte moins de risque qu’auparavant car depuis 2019, la plupart des jouets en plastique ont disparu, pour laisser place à des alternatives en bois ou en inox. L'intérêt est de réduire au maximum l'exposition aux perturbateurs endocriniens

Moins d'exposition aux perturbateurs endocriniens

"Pour nous, il est important d’avoir retiré le plastique car les enfants le mettent à la bouche, le rapprochent du visage etc… On sait que dans le plastique, il y a beaucoup de perturbateurs endocriniens, donc avant 3 ans c’est vraiment essentiel de retirer le plus possible tout ce qui peut être dangereux pour les enfants",  explique Carole Chardon Reymond, responsable de la crèche municipale Greneta.

"Les enfants s’amusent autant avec ces jeux là qu’avec les autres. Le plastique vieillit mal, il n’est pas beau, à part la solidité, c’est tout l’avantage qu’il a", commente Isabelle Boufflet, auxiliaire de puériculture. 

Dans une collectivité qui accueille de jeunes enfants faire la chasse au plastique implique néanmoins quelques compromis.

De l'inox, du verre ou de la porcelaine

"On ne peut pas faire tremper les jeux en bois pour le lavage, on doit les essuyer et les sécher. L’inconvénient aussi est au niveau sonore, la dinette en inox fait du bruit, les enfants aiment ça mais pour eux et les professionnels toute la journée ça peut être embêtant", précise Carole Chardon Reymond.

Si les jouets en plastique ont facilement laissé leur place, d’autres objets s’avèrent plus compliqués à remplacer comme ces caisses de rangement.

"On pourrait mettre des caisses en bois mais on ne verrait pas ce qu’il y a à l’intérieur et puis ce serait beaucoup plus lourd pour les professionnels. Nous n’avons rien actuellement pour remplacer ces tapis qui dégagent des phtalates même après plusieurs années", conclut Carole Chardon Reymond.

Quand vient l’heure du repas, les protections alimentaires sont un problème.

"Notre souci aujourd’hui reste encore le film, on est obligées pour des raisons d’hygiène, de filmer la nourriture, pour l’instant nous n’avons pas d’alternative", se désole Carole Chardon Reymond.  

Moins de plastique à la maison aussi

Sur la table en revanche, il n'y a plus une once de plastique, les assiettes sont en porcelaine, les verres en verre, les couverts en inox, des matériaux neutres pour la santé. C'est une sensibilisation qui donne également des idées aux jeunes mamans. 

"C’est un exemple que j’essaie de suivre. Mon fils a 6 mois, il commence à manger dans des assiettes normales et il boit dans des verres en verre comme à la crèche", explique Noémie Brazier, maman de Félix.  

"Moi ce que j’essaie de faire par exemple, ce sont des petits pots maison pour éviter au maximum le plastique avec des préparations toutes faites. Ce n’est pas toujours évident de le faire au quotidien mais en tout cas on est sensibilisés à ça et ça nous permet de faire plus attention", confie Émilie Courtois, maman d'Alba.  

Bannir le plastique à la crèche, pour bien grandir, c'est un modèle suivit par de nombreuses autres villes comme Bordeaux ou Strasbourg.