J’ai peur du gynécologue, comment y remédier ?

Il est important de consulter un professionnel de santé si vous souffrez de douleurs intimes mais ça se complique si vous avez peur de l’examen gynécologique. Voici des conseils pour vaincre cette peur.

Mélanie Morin
Rédigé le , mis à jour le

Mylène a 20 ans et a mal vécu sa première consultation gynécologique il y a trois ans. Depuis elle n’a plus vu de gynécologue.

Elle est loin d’être seule dans ce cas, de nombreuses femmes ont peur de l’examen gynécologique mais aussi de l’aspect très intime de cette consultation.

Ce qui ressort beaucoup de discussions sur les forums est notamment la peur de l’examen clinique, de la nudité, de la position de vulnérabilité dans le fauteuil d’examen. Il y a également beaucoup d’appréhension par rapport aux sujets intimes qui peuvent être abordés en consultation, tout ce qui touche à la sexualité.

Dans un second temps, il y a la peur d’être jugée si la femme n'a pas consulté depuis un certain temps et cela peut beaucoup la culpabiliser. La peur donne également tendance à repousser les rendez-vous de consultation.

Première consultation sans examen gynécologique

Pour une jeune fille qui n’a jamais eu de rapports sexuels et en l’absence de pathologies particulières, les gynécologues peuvent se passer d’examen clinique. L’objectif de cette première consultation est de tisser un lien de confiance avec la jeune patiente, c’est un moment-clé pour que son suivi au long cours se passe ensuite le mieux possible.

 
Le Dr Bagot, gynécologue, a une approche bien à elle pour que la jeune patiente se détende. Elle prévient d’emblée la jeune fille qu’elle n’aura pas à se déshabiller, qu’elles vont simplement discuter. Elle constate du coup que la jeune fille est beaucoup plus réceptive aux informations.

Il y a quand même des cas particuliers qui nécessitent d’examiner la patiente, en cas de douleurs pelviennes, de fièvre, de pertes anormales, de saignements. A ce moment, il est important que le gynécologue ou la sage-femme explique pourquoi c’est nécessaire, quel geste va être effectué et s’assure bien sûr du consentement de la patiente.

L'importance du suivi gynéco

Même pour un simple renouvellement de contraception, il est important d’échanger avec le professionnel de santé. Il ne faut pas focaliser sur l’examen clinique, il y aussi l’interrogatoire qui est primordial. Cela permet de vérifier si la patiente ne présente pas de risques cardiovasculaires, s’il n’y a pas de contre-indication à une contraception hormonale.
Il ne faut pas négliger non plus les frottis de dépistage du cancer de col de l’utérus à partir de 25 ans.

Ce qui fait peur, bien souvent, c’est l’insertion du spéculum pour aller prélever des cellules au niveau du col… Le Dr Bagot explique qu’il existe des spéculums de différentes tailles. Le professionnel s'adapte à la morphologie de la patiente pour en faciliter l’insertion. L’instrument peut aussi être lubrifié et plus la patiente est en confiance, mieux ça se passe.

Quand une patiente n’est pas à l’aise, pas détendue, elle va avoir tendance à se crisper et cela peut rendre l’examen plus douloureux donc il est important qu’elle se sente bien.

Conseils pour choisir sa ou son gynécologue

Il faut trouver le ou la professionnel(le) qui saura être à l’écoute de vos craintes. Plutôt que de se focaliser sur les avis trouvés sur internet qui sont parfois mensongers.

Vous pouvez demander conseil à une amie, le bouche à oreille fonctionne plutôt bien. Le site internet "Gyn and co" fonctionne comme un bouche-à-oreille virtuel, les femmes recommandent tel ou tel spécialiste en fonction de la façon dont elles ont vécu leur consultation.
Si la gynéco ou sage-femme a été bien à l’écoute, sans porter de jugement moral, si l’examen a été réalisé en douceur. 

Vous pouvez même aller dans les catégories pour sélectionner le motif de consultation.
Ensuite, il est possible d'opter pour un premier rendez-vous par téléconsultation. Cela s’est beaucoup développé depuis les confinements et ça peut aider certaines femmes à retrouver un suivi gynécologique.

La culotte gynécologique

Enfin, si la nudité lors de l’examen inquiète, et, c’est le cas de nombreuses femmes, il y a la parade du long pull ou de la jupe longue pour se sentir moins nue. Il existe désormais une culotte spéciale, qui a une fente au niveau de l’entrée du vagin.
Le tissu s’écarte pour permettre d’examiner la patiente, de réaliser un frottis, un prélèvement pour recherche d’IST ou même la pose d’un stérilet, tous les actes pratiqués en cabinet de ville.

Cela a été mis au point par une femme qui a suivi un parcours de PMA. Elle voulait se sentir "moins nue" et vivre mieux ces examens gynécologiques. Pour l’instant, 700 patientes l’ont achetée et se sont senties plus à l’aise. 
Parmi les clientes, il y a justement beaucoup de femmes qui étaient en rupture de suivi gynécologique et qui ont pu aborder le sujet avec le professionnel de santé et se sentir mieux.