De nouvelles recommandations pour encadrer la dyspraxie

Une expertise collective de l’Inserm pointe la nécessité de mieux prendre en charge la dyspraxie, notamment par l’accès à un bon diagnostic.

Lucile Boutillier
Rédigé le
De nouvelles recommandations pour encadrer la dyspraxie

Le trouble développemental de la coordination (TDC) ou dyspraxie touche environ 5% des enfants, selon un groupe d’experts réuni par l’Inserm qui publie ses recommandations ce 9 décembre. La dyspraxie pose des difficultés pour les activités qui nécessitent de la coordination motrice, comme l’habillage, la toilette, les repas ou l’écriture.

Dans ces activités, les enfants atteints présentent des performances inférieures à celles des enfants du même âge. L’accès à un diagnostic posé par des professionnels formés constitue la priorité des recommandations de l’Inserm.

Améliorer le diagnostic

Le groupe d’experts recommande de réaliser un premier bilan en cas de suspicion de TDC. « Ce premier bilan est particulièrement important car il va orienter la suite, notamment le besoin ou non de bilans complémentaires mais aussi la prise en charge », affirme le rapport.

En outre, l’Inserm encourage l’utilisation de tests standardisés et normés afin de « recueillir des mesures fiables » et de « favoriser ensuite le suivi ». Elle ajoute que toute démarche de diagnostic doit être menée par un groupe constitué au moins d’un spécialiste de la motricité et un médecin.

Tous les professionnels de santé impliqués dans un diagnostic doivent être formés aux troubles du développement et spécifiquement au TDC.

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Adapter les interventions post-diagnostic

Le groupe d’experts précise qu’il n’existe pas d’intervention-type pour traiter la dyspraxie. Ils conseillent la prescription de séances de groupe pour les enfants les moins touchés et des séances individuelles pour les autres.

L’Inserm recommande de centrer les interventions sur l’apprentissage des compétences nécessaires à la scolarité et la vie quotidienne, et d’impliquer davantage les familles, enseignants et intervenants extérieurs autour de l’enfant.

De plus, les experts demandent d’articuler plusieurs types d’interventions inspirés d’autres pays en intégrant les facteurs environnementaux. Ils recommandent de faciliter l’accès à une prise en charge adaptée pour tous, que ce soit par un biais économique, géographique ou informatif.

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Permettre une bonne scolarité

Au-delà du suivi médical, les experts de l’Inserm mettent en évidence la nécessité de prévoir des aménagements scolaires adaptés. Cela implique de prendre en compte les difficultés scolaires du point de vue intellectuel, mais aussi physique et sportif.

Pour pallier un éventuel manque de formation des enseignants, l’Inserm recommande de mettre en place des dispositifs de soutien aux professionnels de l’école, tels que des personnes ressources ou des outils concrets comme des manuels scolaires utilisables par les enfants atteints de TDC.

La sensibilisation de tous les acteurs amenés à encadrer et interagir avec l’enfant est indispensable, que ce soit à la maison, à l’école ou dans les loisirs.

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