Le congé paternité va passer de 14 jours à un mois

La durée du congé paternité en France va doubler et passer de 14 à 28 jours en juillet 2021, selon l’Élysée. De nombreux pays européens ont déjà adopté des dispositifs bien plus généreux.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Halfpoint

La durée du congé de paternité va doubler en passant de 14 à 28 jours. C’est ce qu’a annoncé le 22 septembre l'Élysée, pour permettre à la France de combler une partie de son retard par rapport aux meilleurs élèves européens.

"Le temps est un facteur essentiel pour nouer un lien important entre l'enfant et les parents. Actuellement, ce temps de 14 jours est trop court", a précisé l'Élysée.

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Prise en charge inchangée pour l’employeur

En pratique, cet allongement du congé paternité serait effectif à partir du mois de juillet 2021 et le prise en charge resterait inchangée pour l’employeur. Ainsi, le congé de naissance obligatoire de trois jours et à la charge de l’employeur ne sera pas modifié. En revanche, les 11 jours financés par la branche famille de la Sécurité sociale, eux, passeront à 25.

Actuellement, ces 14 jours sont facultatifs et seuls sept nouveaux pères sur dix les prennent à la naissance de leur enfant. Mais sur les 28 jours de ce nouveau congé allongé, sept seront désormais obligatoires.

"Temps, disponibilité et proximité"

Le 8 septembre, un rapport d’une commission d’experts dirigée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik sur les "1.000 premiers jours" préconisait le passage du congé paternité à neuf semaines pour améliorer le développement de l’enfant.

Ces spécialistes affirmaient en effet qu’il fallait "du temps, de la disponibilité et de la proximité physique et émotionnelle de la part des parents pour qu’ils construisent avec leur bébé une relation harmonieuse".

Vers le "peloton de tête" de l'Europe ?

Lorsque la France a créé le congé paternité en 2002, elle était en avance sur la plupart de ses voisins. Mais depuis, de nombreux pays européens ont adopté des dispositifs bien plus généreux.

"Cette réforme va permettre à la France de passer d'une position médiane en Europe au peloton des pays de tête, avec l'Espagne (12 semaines actuellement, passage à 16 semaines en 2021, ndlr), la Suède (60 jours minimum, ndlr), la Norvège (14 semaines minimum, ndlr) ou le Portugal (20 jours, ndlr)", souligne la présidence.

Une marge de progression persiste donc encore, et notamment concernant le congé parental, une option encore très mal indemnisée en France. Au lieu des 400 euros mensuel actuellement prévus pour ce type de congé, le rapport des "1.000 premiers jours" proposait d'indemniser à hauteur de 75% du revenu.