La PMA pour toutes retoquée par le Sénat

Les sénateurs ont rejeté mardi 2 février l’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes. Plusieurs aspects de la loi font encore débat.

La rédaction d'Allo Docteurs
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La procréation médicalement assistée sera-t-elle vraiment accessible à toutes les femmes, comme promis Emmanuel Macron pendant sa campagne ? Les sénateurs ont encore retardé la réponse de quelques jours, en rejetant mardi 2 février l'article 1er du projet de loi bioéthique, qui ouvrait la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes. L'article devrait toutefois être réévalué par les sénateurs dès jeudi 4 février, avant de retourner à l'Assemblée Nationale.

Une décision très attendue par les femmes concernées, comme Delphine, 33 ans, célibataire et atteinte d'endométriose. "Je suis vraiment prête à me battre pour fonder cette famille en étant toute seule", explique-t-elle. 

Mais pour Delphine, pas question de se rendre à l’étranger pour réaliser ce projet : “C’est important pour moi que cette conception se fasse en France avec la possibilité d’avoir une prise en charge sur place, poursuit-elle. C’est quand même beaucoup plus simple, ça évite les déplacements et les coûts financiers supplémentaires."

Bientôt une pénurie de dons ?

Avec le vote de la loi, se pose la question du délai d’accès à la PMA pour les femmes seules et les couples de femmes. Ces nouvelles demandes vont s’ajouter à celles des couples hétérosexuels qui attendent en moyenne un an et demi pour bénéficier d’un don de sperme. Un délai, qui pourrait encore augmenter avec la levée de l’anonymat des donneurs, actuellement en discussion. 

Un sujet qui inquiète le Pr Grynberg, médecin de la reproduction à l'hôpital Antoine-Béclère : "Je crains qu’il n’y ait pas tant de donneurs que ça et qu’on se retrouve face à une pénurie qui va être importante, développe-t-il. Auquel cas comment on fait pour servir les gens et dans quel ordre ? Ça va être un vrai casse-tête.” 

Quid du remboursement ?

Autre sujet épineux, la question de la prise en charge. Les sénateurs souhaitent limiter le remboursement aux PMA à caractère médical. Une position dénoncée par les associations de défense de la PMA pour toutes.

Pour Isabelle Laurans, co-fondatrice de l'association Mam'ensolo, "le remboursement de l’accès aux soins est très important, que toutes les femmes soient égales devant leur santé reproductive. Qu'il n’y ait pas de discrimination du point de vue de notre sexualité ou de notre statut familial." Les premiers parcours de PMA de femmes célibataires ou de couples de femmes devraient commencer en France courant 2022, au plus tôt.