Cancer : comment remplacer une vessie après une ablation ?

Plusieurs opérations permettent de remplacer une vessie après son ablation. À l'occasion du mois de sensibilisation au cancer de la vessie du 1er au 31 mai, la Dre Hurel nous présente les différentes possibilités.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Peut-on remplacer une vessie après une ablation ?
Peut-on remplacer une vessie après une ablation ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Un cancer de la vessie nécessite parfois une ablation de cet organe. Mais comment faire ensuite pour vivre sans vessie ? Il est possible d’effectuer unedérivation urinaire, c’est-à-dire une chirurgie permettant de créer une façon alternative d’évacuer l’urine du corps. La Docteure Sophie Hurel, chirurgienne urologue à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris, nous décrit les différentes manières de procéder. 

Les dérivations continentes, sans poche externe

“Tout d’abord, on distingue les dérivations continentes” explique la Dre Hurel. Elles consistent à fabriquer un substitut de la vessie à partir d’un segment d’intestin grêle. Celui-ci, prélevé directement sur le patient afin d’éviter tout rejet, est replié de façon à lui donner une forme de réservoir semblable à la vessie originale, avant de le relier à l'urètre.

Ensuite, le système est “branché à la peau avec un système anti-reflux. Le patient peut alors s’auto-sonder au niveau de l’orifice, en bas du ventre, sans avoir besoin de poche externe.

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Le type Bricker : une évacuation sans stockage

Une autre possibilité est la “dérivation non-continente de type Bricker”, poursuit la Dre Hurel. Dans ce cas de figure, les chirurgiens “branchent un segment d’intestin grêle directement à la peau”. Contrairement aux dérivations continentes, les dérivations de type Bricker ne permettent donc pas un stockage de l’urine, qui est directement expulsée vers l’extérieur. L'emploi d’une poche externe collectrice au niveau du ventre est alors nécessaire.

Le choix de cette opération “doit être discuté au cas par cas avec le patient” affirme la Dre Hurel. Cette décision peut varier en fonction de l’âge, du désir du patient et de ses comorbidités, “car certaines chirurgies peuvent être plus lourdes que d’autres” précise-t-elle enfin.