Sport : quels risques pour le périnée ?

La descente d'organe, connue aussi sous le nom de prolapsus, est très fréquente chez les femmes. Il s'agit de la descente d'un ou de plusieurs organes comme la vessie, le rectum ou l'utérus. Ces organes sont normalement soutenus par des ligaments et les muscles du périnée. L'accouchement peut être une cause de la distorsion de ces ligaments mais il y a une autre cause majeure dont on parle moins souvent, le sport pratiqué à haute dose.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le sport, une cause mal connue des descentes d'organes chez les femmes.
Le sport, une cause mal connue des descentes d'organes chez les femmes.

Mettre son corps au service du sport, c'est la routine des athlètes de haut niveau. Les efforts, les sacrifices, plusieurs heures par jour pendant des années, encaisser les chocs, les rebonds, les torsions… on n'imagine jamais ce que cela provoque à l'intérieur du corps. Pourtant, un mal touche les femmes et très peu d'athlètes osent parler : la descente d'organes.

Dans les services d'urologie, les médecins connaissent très bien cette pathologie causée par une activité physique trop intense. Solliciter certains muscles n'est pas sans conséquence pour le corps des femmes comme l'explique le Dr Laurence Peyrat, urologue : "Quand on fait du sport, on pousse avec nos abdos notamment, sur le ventre. On inculque donc des pressions très importantes, certes sur le ventre mais aussi sur le bas ventre et donc sur les organes situés dans le bas ventre comme le rectum, la vessie, l'utérus… Ces organes vont être poussés par une pression très importante et malheureusement dans de nombreux cas, les muscles qui soutiennent ces organes, les muscles du périnée, ne sont pas bien contractés et du coup ne retiennent plus les organes".

Une intervention chirurgicale est parfois nécessaire pour faire face à cette descente d'organes. Cette intervention consiste à soutenir les organes à l'aide de petites bandelettes. Les désagréments disparaissent pratiquement tous après l'opération mais la rééducation doit être continuelle : "si le périnée est toujours relâché, le risque de récidive est réel. Il faut donc continuer à s'auto-rééduquer. Il n'est pas forcément nécessaire d'aller chez le kinésithérapeute mais il faut s'auto-rééduquer", insiste le Dr Laurence Peyrat. Muscler le périnée doit alors devenir un réflexe.

Le périnée est un ensemble de muscles qui soutient les organes génitaux entre l'anus et la vulve. Incontinence anale et urinaire sont ainsi évitées grâce à la rééducation périnéale.

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