Calvitie : les femmes aussi...

Soyeux, épais, brillants, c’est ce que veulent toutes les femmes pour leurs cheveux. Mais parfois, le cheveu n’en fait qu’à sa tête. Il se fait rare et tombe par poignées. Quelles sont les causes ? Quand faut-il s’inquiéter et consulter ? Existe-t-il des traitements efficaces ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Le cycle de vie d'un cheveu

Marina Carrère d'Encausse et Fabien Doguet expliquent le cycle de vie d’un cheveu.
Marina Carrère d'Encausse et Fabien Doguet expliquent le cycle de vie d’un cheveu.

On estime que deux millions de femmes souffrent de chute de cheveux. Désordre hormonal, stress, maladie congénitale, les causes de perte sont nombreuses.

Le cheveu comporte deux parties : une partie visible, la tige pilaire et une autre enfouie dans le cuir chevelu, le follicule pileux. Chaque être humain possède entre 100.000 et 150.000 follicules. Ces follicules renferment un bulbe qui produit continuellement de nouvelles cellules remplies de kératine. C’est ce qui va former la tige pilaire. Concernant la couleur des cheveux, ce sont d'autres cellules qui s'en chargent, les mélanocytes. Elles produisent un pigment, la mélanine. Annexées au bulbe, se trouvent des glandes sébacées. Elles fabriquent du sébum, un corps gras dont le rôle est de lubrifier le cheveu.

Un seul follicule est capable de produire entre 20 et 30 cheveux. Chaque cycle se déroule de la même manière. Il y a d’abord une phase de croissance qui dure en moyenne trois ans. Un cheveu pousse de 0,4 mm par jour et 1 cm en moyenne par mois. Puis il y a une période de repos qui dure trois semaines. Elle est suivie d’une phase de déclin. Au bout de trois mois, le cheveu tombe. Puis, c'est reparti pour un nouveau cycle. Autrement dit, perdre ses cheveux fait partie du processus naturel du renouvellement de la chevelure. On estime qu'en fonction des saisons, on en perd entre 25 et 60 par jour. Sans oublier qu’avec les années le nombre de follicules diminue naturellement.

La chute de cheveux devient anormale si elle est trop importante (plus de 100 cheveux par jour) et si elle dure depuis plus de trois mois. Dès que le cuir chevelu devient visible, c’est peut être un début d'alopécie.

Les causes des alopécies

Chez les hommes, la cause la plus fréquente est l'alopécie androgénétique, qui est fréquente et banale. En cause : un facteur génétique et un autre hormonal (avec la dyhydrotestostérone)Elle peut survenir dès l'adolescence (15% des hommes à 20 ans, 30% à 30 ans) mais le plus souvent c'est à partir de 40 ans : un homme sur 2 est concerné après 50 ans. Elle concerne surtout les golfes et le dessus du crâne en arrière (vertex). 

Chez les femmes, la chute de cheveux est souvent saisonnière.
Désordre hormonal, grossesse, manque de fer ou de zinc ou de vitamines, maladie de la thyroide (hyper ou hypothyroïdie) choc psychologique, toutes ces raisons concourent à la perte des cheveux. L'alopécie d'origine androgénétique touche 1 femme sur 5 après 40 (source : dermato-info), avec un retentissement variable selon les femmes. La perte de cheveux peut être provoquée par une teigne, un syndrome des ovaires polykystiques, ou des médicaments à base d'androgènes, les hormones mâles.

La calvitie féminine apparaît souvent à la ménopause. Contrairement aux hommes qui se retrouvent souvent avec des zones complètement chauves, les femmes perdent leurs cheveux de façon plus diffuse. Leur crâne devient plus clairsemé.

Quels traitements ?

L'alopécie androgénétique se traite localement par minoxidil (il stimule la repousse dans 1/3 des cas, stabilise dans un autre 1/3 et est un échec dans 1/3. 3 ou 4 mois sont nécessaires pour évaluer son effet) ou par finastéride. Celui-ci coûte 15€ par mois : dans 80% il permet un maintient de la chevelure et dans 40% une petite repousse. Attention aux effets secondaires : en cas de troubles psychiatriques, il convient d'arrêter le traitement, et il peut provoquer des troubles sexuels (1 à 2% des cas), dont une baisse de désir voire un effet sur l'érection, réversibles 2 fois sur 3 d'après des études (source : dermato-info). Le finastéride est contre-indiqué chez les femmes.

Enfin la microgreffe est une option pour les calvities stabilisées et consiste à prélever une bandelette de peau à l'arrière du crâne, dans la zone où les cheveux sont censés être programmés pour survivre toute la vie. Les cheveux seront greffés sur les zones de calvitie.

Les études cliniques

Des volontaires peuvent tester les produits créés par les centres spécialisés.
Des volontaires peuvent tester les produits créés par les centres spécialisés.

Essayer de limiter la chute de cheveux, la stopper, beaucoup de laboratoires y travaillent. Les études cliniques vont permettre de tester l'efficacité d'un produit.

Aurélia a 30 ans, elle perd ses cheveux. Elle participe justement à une étude depuis quelques jours.

Assumer sa perte de cheveux

Quelles que soient les causes de cette chute, l’alopécie féminine est généralement très mal vécue par celles qui en souffrent même si de plus en plus apprennent à surmonter leur complexe. C'est le cas d'Annie qui a perdu tous ses cheveux à l’adolescence. Aujourd’hui elle a décidé de faire de sa différence, une force.  

L'alopécie frontale fibrosante

Marie-Madeleine est atteinte d'une alopécie frontale fibrosante.
Marie-Madeleine est atteinte d'une alopécie frontale fibrosante.

Dans le cas de pathologies inflammatoires, comme l'alopécie frontale fibrosante, un suivi régulier est nécessaire.

L'alopécie frontale fibrosante est une pathologie du cuir chevelu qui se caractérise par une destruction du cheveu sur l'avant du crâne. Découverte il y a une vingtaine d'années, l'alopécie frontale fibrosante est une pathologie inflammatoire de plus en plus répandue dont on ne connaît pas encore les causes.

"L'alopécie frontale fibrosante est une maladie auto-immune, du soi contre soi. Et cette maladie auto-immune crée une inflammation qui "ronge" les follicules pileux. Dans l'alopécie frontale fibrosante, la particularité est que cette atteinte se fait sur la bordure d'implantation des cheveux devant, et dans une moindre mesure derrière", explique le Dr Philippe Assouly, dermatologue.

Le dermatoscope qui fonctionne comme une loupe permet au dermatologue de voir au travers de l'épiderme et d'observer avec précision l'état du cuir chevelu. Si un traitement permet de stopper la progression de la maladie, les séquelles restent difficiles à accepter pour les patients : "Les traitements sont suspensifs, c'est-à-dire qu'ils permettent de bloquer le processus et ensuite de maintenir ce capital cheveux. Ils ne peuvent pas faire repousser là où il n'y a plus cheveux. Et si on arrête le traitement, dans une grosse majorité des cas, le processus revient", regrette le Dr Assouly.

Alopécie : diagnostic du cuir chevelu

Qu'est-ce qu'un phototrichogramme ?
Qu'est-ce qu'un phototrichogramme ?

La consultation chez le dermatologue est indispensable avec un interrogatoire précis, parfois des examens paracliniques (thyroide, bilan hormonal, fer, vitamines, etc) en fonction des autres symptômes. le test à la traction est fait pour voir combien de cheveux viennent : sur 30 cheveux, 1 ou 2 seulement doivent tomber. Ce test permet d'évaluer l'impact du traitement et sera fait régulièrement. L'examen du cuir chevelu, avec photos, permettra le suivi.


Pour certaines pathologies du cuir chevelu, afin de mesurer l'évolution de la maladie et l'efficacité des traitements, on utilise un examen qui s'appelle un phototrichogramme.

Pour quantifier le nombre de cheveux avec précision, les patients peuvent subir un phototrichogramme. La première étape de cet examen consiste à définir une zone témoin et à la raser.

Grâce à une caméra, le médecin obtient une image vidéo de haute précision. Couplée à un logiciel informatique, elle permet de déterminer la densité de cheveux. En quelques secondes, il calcule un à un le nombre de cheveux.

Afin de pouvoir trouver la zone de référence avec précision, deux points de tatouage sont réalisés sur le cuir chevelu du patient. Le patient doit ensuite revenir plusieurs mois plus tard pour réaliser le même examen, ce qui permet de vérifier l'efficacité du traitement.