Ma poitrine est opulente et cela me complexe

Il existe sûrement des questions que vous n'avez jamais osé poser, par pudeur, crainte, voire même honte... Aujourd'hui, il est question d'un nouveau complexe : celui d'une poitrine trop volumineuse.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
seins
seins

Si vous tapez "J’ai une grosse" sur un moteur de recherche, vous tombez sur "J’ai une grosse poitrine""J’ai une grosse tête""J’ai une grosse migraine""Une grosse langue""Une grosse fatigue""Une grosse angine""Une grosse carie""Une grosse rate" et enfin "J'ai une grosse mâchoire"... de quoi alimenter les questions sur les complexes pendant encore longtemps… En tout cas, la recherche sur " La grosse poitrine" génère près de 53 300 000 résultats sur le web. 

Qu'est-ce qui donne son volume à la poitrine ?

Le sein  est constitué de graisse, de muscles mais aussi d'un réseau de lobes et de canaux galactophores, qui permettent de transporter le lait lorsque la lactation se met en place, c’est cela qui forme la glande mammaire. Cette glande s'est développée à la  puberté  sous l'effet des hormones, les oestrogènes et la progestérone.

Ce qui constitue le volume du sein ce sont donc deux éléments principaux : la graisse qui peut représenter jusqu’à 80% du volume du sein et la glande mammaire et son tissu dont le volume fluctue en fonction des variations hormonales, c’est-à-dire le cycle menstruel, la grossesse ou encore la prise d’une pilule contraceptive.

Si vraiment les seins ont un volume excessif, on parle d’hypertrophie mammaire.  Selon les spécialistes, le volume habituel des seins se situe entre 200 et 350 centimètres cube. Si cela dépasse 400 centimètres cube, il peut s’agir d’une hypertrophie. 

Conseils pour lutter contre ce complexe de poitrine volumineuse 

 Dans un premier temps, il serait pertinent de consulter son médecin traitant ou son gynécologue pour vérifier si la prise de la pilule a pu influer sur le grossissement de la poitrine. Cela arrive et il est possible de changer de contraception si les seins ont vraiment pris du volume sous l’effet de cette pilule.

L’autre facteur incontournable à évoquer avec le médecin, c’est bien sûr la gêne fonctionnelle. Si une femme a mal au dos, aux cervicales, est gênée dans certains mouvements à cause du poids de la poitrine, cela peut être le signe d’une hypertrophie due à un excès de glande mammaire et dans ce cas la sensation de lourdeur est très marquée. Cela s’accompagne souvent d’une  ptose, c’est-à-dire d’un relâchement, d’un affaissement de la poitrine à cause de cette pesanteur. Cette première consultation permettra d’orienter la patiente vers une prise en charge appropriée.

La crainte de la chirurgie

On peut rappeler qu’il est déjà possible d’améliorer son confort, son estime de soi, en choisissant bien sa lingerie…  en effet, pour se sentir mieux, on peut essayer quelques " trucs" pour avoir un meilleur maintien. Un spécialistes de lingerie " grande taille" prodigue quelques conseils.

  • "N’ayez pas peur du ridicule et sautez sur place dans la cabine d’essayage pour voir si vous vous sentez assez maintenue".
  • "Optez pour un modèle avec des bretelles bien larges pour répartir la charge".
  • "Vérifiez que la partie arrière du soutien-gorge reste bien droite et ne remonte pas en courbe ou ne forme pas un bourrelet dans le dos".
  • "Enfin, dès lors qu’un soutien-gorge présente des signes d’usure on s’en débarrasse… un tri par an permet d’éviter de porter des soutien-gorges devenus inconfortables".
  • "Sachez qu’il existe des soutien-gorges "minimiseurs" pour les poitrines volumineuses , leur principe est de répartir le volume de la poitrine sur une plus grande surface, de mieux englober les seins pour donner l’illusion d’une poitrine moins conséquente… pour ne pas être gênée par le regard qu’on peut porter sur sa poitrine". 

Un suivi psychologique peut s’avérer utile

Dès lors que le complexe prend beaucoup de place, si on ne fait que penser à sa poitrine et si le regard des autres pèse, c’est en effet pertinent d’en parler à un psychologue. Ce qui revient souvent, c’est la façon dont on a vécu son adolescence, comment on s’est construit avec le changement de cette poitrine, est-ce que la relation avec l’entourage et notamment avec sa propre mère s’est bien passée pendant cette période de transition  ?

Le fait d’en parler avec un professionnel peut débloquer des choses et aider à dépasser ce complexe. Si la souffrance persiste malgré tout et en cas d’hypertrophie mammaire avérée, la seule solution reste bien sûr la chirurgie de réduction. Il s’agit de retirer les excédents de graisse, de tissu glandulaire et de peau, en fonction de la constitution du sein de la patiente. L’aréole et le mamelon sont ensuite recentrés de façon adaptée par rapport au nouveau sein.

C’est une intervention lourde qui nécessite deux à trois semaines de repos, le temps que les ecchymoses s’estompent. S’il s’agit d’une chirurgie réparatrice, dans le cas par exemple d’une hypertrophie mammaire c’est pris en charge par la sécurité sociale. En tout cas, cela nécessite toujours une information claire du chirurgien et un délai de réflexion, ce n’est pas anodin… 

 

N'hésitez pas à envoyer vos questions gênantes par mail : melanie@allodocteurs.fr