Une expo pour comprendre la prise de risque

La prise de risques est un comportement souvent valorisé dans nos sociétés. Mais un risque mal évalué peut être dangereux et entraîner des conséquences fâcheuses : pertes financières dans le monde de l'entreprise ou de jeu ; accidents dans la vie quotidienne, ou même la mort. À la Cité des sciences et de l'industrie, l'exposition "Risque, osez l'expo" propose aux visiteurs de mieux comprendre comment le risque est perçu, évalué et comment il peut être réduit, individuellement ou collectivement.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Se hisser sur un tabouret bancal pour changer une ampoule, grimper, escalader, fumer une cigarette, conduire ou traverser la route… Des risques plus ou moins importants, nous en prenons tous les jours. "Il faut prendre des risques dans sa vie. Pour que l'individu se construise et pour que la société innove, il faut prendre des risques mais pas n'importe comment. Il faut prendre des risques de façon raisonnée que ce soit pour une prise de risque individuelle ou collective", explique Dorothée Vatinel, commissaire de l'exposition "Risque, osez l'expo !".

Prendre un risque, c'est faire face à l'aléatoire. L'évaluer, c'est donc avant tout avoir conscience de la probabilité d'un événement. Dans la vie réelle, nous avons tendance à surestimer la probabilité d'un risque spectaculaire et parfois nous ne savons même pas quelles pourraient être les conséquences de nos actions. Heureusement notre cerveau est équipé pour faire face à l'incertitude comme le confirme Etienne Koechlin, directeur de recherche du laboratoire de neurosciences cognitives - Inserm : "Il y a de l'aléa dans la vie réelle. Et le cortex préfrontal a un rôle très important. Il va permettre d'imaginer des comportements nouveaux, des stratégies nouvelles… pour faire face à l'ignorance et arriver à créer un comportement approprié".

Le cortex préfrontal est une région située à l'avant du cerveau. Elle nous permet d'évaluer les risques et de faire des choix. Chez l'être humain, elle arrive à maturité aux alentours de 20 ans. Le cortex préfrontal des ados n'est donc pas encore totalement fonctionnel : "Les choix que vont faire les adolescents seront essentiellement guidés par leur système émotionnel qui est plus archaïque, et qui va donc les amener à faire des choix plus extrêmes (…) Inversement, le cortex préfrontal est la région qui vieillit plus rapidement chez l'homme. Avec le grand âge, cette région devient moins fonctionnelle, elle va donc rigidifier les comportements. Face à une situation où un danger est perçu, la réponse de la personne âgée sera plus stéréotypée", confie Etienne Koechlin.

En prenant des risques, notre corps sécrète aussi de l'adrénaline et de la dopamine, deux hormones qui procurent du plaisir lorsque la prise de risque aboutit à un succès. Des sensations qui peuvent pousser certaines personnes à prendre des risques extrêmes. Heureusement au quotidien le risque n'est pas une fatalité. On peut prendre des précautions ou des assurances pour essayer de se protéger plus ou moins efficacement contre de nombreux risques de la vie quotidienne. Eviter de prendre des risques, se protéger, s'assurer... pourquoi pas. Mais jusqu'à quel point ?

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