La mutation d'un gène influence le temps de sommeil

Petit ou gros dormeur, la différence pourrait se trouver dans les gènes. Des chercheurs ont mis en évidence une mutation qui offre à leur porteur la capacité de se contenter d'une courte nuit et de mieux récupérer après un manque de sommeil.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
La mutation d'un gène influence le temps de sommeil

De précédents travaux avaient mis en évidence une mutation du gène BHLHE41, aussi appelé DEC2, comme ayant une influence chez les personnes considérées comme de petits dormeurs, c'est-à-dire chez ceux qui se contentent de 6 heures de sommeil par nuit.

Pour cette étude, une équipe de chercheurs s'est demandé s'il existait une autre mutation de ce gène pouvant avoir une influence sur le sommeil. Ils ont pour cela fait appel à 100 paires de jumeaux dont ils ont mesuré le temps de sommeil pendant sept à huit nuits.

Moins de sommeil et une meilleure récupération

Les scientifiques ont étudié leur réponse à une privation de sommeil pendant une nuit (soit 38 heures sans dormir) et mesuré la durée nécessaire pour récupérer. Pendant la période de privation de sommeil, leurs performances cognitives étaient évaluées toutes les deux heures à l'aide d'un test de vigilance. 

Ils se sont ainsi aperçus qu'un participant porteur d'une autre mutation du gène BHLHE41, appelée Y362H, dormait en moyenne seulement 5 heures par nuit, soit plus d'une heure de moins que son jumeau ne portant pas cette mutation, qui dormait en moyenne 6 heures et 5 minutes par nuit.

Le jumeau porteur de la mutation affichait également 40% de moins de temps d'inattention après la période de privation de sommeil et avait besoin de moins de temps pour récupérer la nuit suivante. Seules 8 heures de sommeil lui étaient suffisantes, tandis que le jumeau non porteur de la mutation avait besoin de 9,5 heures de sommeil.   

"Cette étude insiste sur le fait que le besoin de sommeil est un besoin biologique et non une préférence personnelle", a indiqué Timothy Morgenthler, président de l'Académie américaine de médecine du sommeil.

 Etude de référence : A Novel BHLHE41 Variant is Associated with Short Sleep and Resistance to Sleep Deprivation in Humans. 1 août 2014. Renata Pellegrino, PhD et al. Doi : 10.5665/sleep.3924

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