Cancer du col de l'utérus : une nouvelle campagne de prévention

En amont de la semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l'utérus (du 19 au 25 janvier 2014), l'Institut National du Cancer (INCa) et le ministère des Affaires sociales et de la Santé lance une nouvelle campagne de prévention pour sensibiliser les femmes sur l'intérêt de la vaccination et du dépistage régulier par frottis pour éviter que 1.000 Françaises meurent chaque année des suites de ce cancer.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le
Entretien avec le Dr Jérôme Viguier, directeur du pôle santé publique et soins de l'INCA
Entretien avec le Dr Jérôme Viguier, directeur du pôle santé publique et soins de l'INCA

Un frottis tous les 3 ans de 25 à 65 ans

Du 11 au 28 janvier 2014, un spot radio passera sur une sélection de stations nationales, de stations communautaires et des DOM pour sensibiliser le plus grand nombre de femmes, leur rappeler l'importance du frottis tous les 3 ans de 25 à 65 ans (même pour les femmes ménopausées) et leur indiquer vers quels professionnels de santé se tourner pour le réaliser.

L'INCa rappelle qu'un frottis peut être réalisé par le médecin traitant, le gynécologue ou une sage-femme, en milieu libéral, à l'hôpital, dans un centre de santé, dans un centre de planification ou d'éducation familiale, ou, sur prescription, dans certains laboratoires d’analyse de biologie médicale.

90% des cancers peuvent être évités par le frottis

Trop nombreuses sont les femmes qui négligent leur suivi gynécologique et 40% d'entre elles ne réalisent pas de dépistage par frottis régulièrement. Chaque année en France, 1.000 femmes décèdent dans les suites d'un cancer du col de l'utérus et 3.000 nouveaux cas sont dépistés annuellement.

Le cancer du col restant longtemps asymptomatique. Quand les premiers symptômes apparaissent, il est souvent déjà trop tard. Or, 90% des cancers du col de l'utérus pourraient être évités grâce au frottis de dépistage et à la vaccination contre le virus HPV. Moins de 30% des jeunes filles sont correctement vaccinées.

Une irrégularité de suivi aux causes multiples

Pourquoi cette négligence ? Est-ce par ignorance, par manque de moyens ou par peur du résultat du frottis ? La thèse du Dr Ariane Gambiez Joumard (2010) qui traite des difficultés éprouvées par les femmes pour le frottis cervico-vaginal, montre que les causes de cette irrégularité de suivi sont multiples.

En interrogeant plusieurs femmes françaises, elle a noté plusieurs aspects : "les femmes semblaient mal connaître le rôle et les modalités du frottis cervico-utérin et s'estimaient mal informées à ce sujet. Certaines ignoraient qu'un généraliste pouvait réaliser cet examen. Les difficultés les plus souvent citées au regard des recommandations actuelles ont été la négligence, la difficulté d'accès aux gynécologues, la gêne liée à un aspect tabou de l'examen ou à la perception d'une relation trop familière avec leur généraliste.

Le genre du médecin ne semblait pas systématiquement déterminant. L'incitation par leur généraliste et les campagnes organisées étaient désignées comme les meilleurs stimulants pour participer à ce suivi, plutôt sous forme de consultations qui lui seraient dédiées."

L'INCa ajoute que les femmes de 50 à 65 ans ou des catégories socioprofessionnelles les moins favorisées n'ont également pas de suivi gynécologique régulier.

Cette nouvelle campagne de prévention menée par l'INCa tombe à pique et répondra probablement à l'attente de ces femmes, qui manquent d'informations et d'orientation pour réaliser un frottis de façon régulière.

Sources :
Cancer du col de l'utérus : une campagne pour savoir où réaliser son frottis. Institut national du cancer. 

Approche de la vision des femmes sur le suivi gynécologique systématique et les difficultés éprouvées pour le frottis cervico-utérin. Dr Gambiez Joumard. Thèse de médecine. Saint-Etienne. 2010.

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