11-Septembre : nouvelles techniques pour identifier les victimes

Dix ans après les attentats, seules trois victimes sur cinq ont été formellement identifiées. Pour pouvoir retrouver l'appartenance des 21 000 débris humains retrouvés sur le site de la catastrophe, des nouvelles techniques de reconnaissance ADN ont été mises au point.

Cécile Guéry-Riquier
Rédigé le
11-Septembre : nouvelles techniques pour identifier les victimes

Seulement 1632 victimes sur les 2753 répertoriées ont été à ce jour formellement identifiées. Le rythme de ces identifications est très lent : ces cinq dernières années, on n'en a compté que 26 nouvelles. La dernière date d'août 2011 : Ernest James, qui avait tout juste 40 ans.

Il reste donc plus de 1 100 victimes du World Trade Center sans restes identifiables.

Des dizaines de millions de dollars ont été dépensés pour ces recherches, notamment pour la minutieuse extraction d'ADN à partir de minuscules éclats d'os. Sur les 21 000 fragments retrouvés, près de 9 000 n'ont toujours pas été identifiés en raison de leur état trop dégradé.

La plupart sont des fragments de peau et d'os, trop abimés pour permettre d'extraire une séquence d'ADN.

Avec le 11-Septembre, les scientifiques ont été confrontés à un défi sans précédent. Les victimes ont été ensevelies sous une tonne et demi de ciment, de verre et d'acier. L'incendie a continué pendant toute l'opération de sauvetage, et les milliers de litres d'eau ont été utilisé pour éteindre le feu. Ce qui a considérablement détérioré les restes des victimes.

Les techniques utilisées jusqu'alors étaient insuffisantes.

Habituellement, lors d'un crash aérien classique, la comparaison de l'ADN des victimes avec celui de leurs proches permet d'identifier les restes. Mais avec ceux du World Trade Center, les chercheurs n'arrivaient souvent qu'à obtenir un profil partiel.

Un logiciel a donc été mis au point pour permettre de confronter tous les profils des familles des victimes, avec ceux des restes des victimes, même si ceux-ci étaient incomplets.

De nouvelles enzymes ont aussi été développées pour permettre de "casser" la structure de fragments minuscules d'os, et d'y récupérer l'ADN. Cette technique est désormais utilisée pour identifier les restes sur un champ de bataille, une scène de crime ou lors de catastrophes naturelles.

Les proches espèrent qu'avec ces nouvelles techniques, ils obtiendront un jour quelque chose, même s'il s'agit d'un tout petit morceau de chair ou d'os, pour pouvoir enfin faire leur deuil.

Source : New Scientist, septembre 2011

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