Comment le 11 septembre a changé notre cerveau

Tout le monde se souvient de ce qu'il faisait le 11 septembre 2001. Où il était. Avec qui. Et ce qu'il a ressenti au moment d'apprendre la nouvelle. C'est ce qu'on appelle un souvenirs "flash" ou un "flashbulb memories". De nombreuses équipes de chercheurs ont étudié comment notre cerveau a géré ces informations traumatisantes...

Cécile Guéry-Riquier
Rédigé le , mis à jour le
Comment le 11 septembre a changé notre cerveau

Vous vous souvenez probablement avec exactitude où vous étiez et ce que vous faisiez quand vous avez appris pour la première fois qu'un avion de ligne s'était crashé dans une des tours du World Trade Center.

Cet événement a offert une opportunité aux chercheurs pour comprendre comment le cerveau fabrique des souvenirs des évènements traumatisants. "C'est comme un flash, vous prenez une photo mentale de ce qui vous entoure", explique William Hirst, de la New York School for Social Research.

Cette tragédie publique, commune à tous, était une occasion parfaite d'étudier ces souvenirs flash ou "flashbulb memories".

Une équipe de chercheurs américains a étudié le témoignage de 3000 Américains, habitant dans sept villes différentes, dont New York. Le premier recueil de témoignages a eu lieu dans les premiers jours suivant l'attentat, puis un autre onze mois plus tard, et enfin un dernier trente-cinq mois après le 11 septembre 2001.

Il était demandé aux participants de décrire tous les détails de l'événement dont ils se souvenaient, leur entourage personnel à ce moment-là, et ce qu'ils avaient ressenti.

"Après un an, les témoins sont précis à 60 % sur les détails de l'événement après un an, et ça tombe à 50 % au bout de trois ans, ce qui laisse penser que les souvenirs flash ne résistent sont pas plus que les autres types de souvenirs, constate Elisabeth Phelps, de la New York University. En revanche, le temps qui passe n'affecte pas l'acuité avec laquelle les témoins se souviennent de ce jour, et à quel point ils croient dans les souvenirs qu'ils ont.

L'équipe de Patrick Davidson de l'université de Tucson, en Arizona, a enquêté pour savoir si les souvenirs du 11 septembre s'étiolaient de la même manière que les autres souvenirs chez les personnes âgées. L'équipe a remarqué que lorsque les personnes âgées luttaient pour se rappeler d'autres évènements personnels, ils se souvenaient du 11 septembre aussi bien que les plus jeunes, ce qui suggère que les souvenirs flashs sont persistants dans la mémoire, malgré le vieillissement.

Source : "Manhattan memory project: How 9/11 changed our brains",
Jessica Hamzelou,
Newscientist, septembre 2011

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